Diaporama de photos du voyage avec musiques sud américaines. Cliquez sur le logo You Tube et regardez en 720p plein écran. L'image sera plus belle.
lundi 18 juin 2012
samedi 16 juin 2012
Article dans le Rumeur du loup
Nous avons écrit un article dans le journal culturel de la région de Rivière-du-Loup: le Rumeur du Loup.
C'est un article de 4 pages avec beaucoup de photos qui traite de l'angle "excursions à pied" de notre périple en Amérique latine.
Voici le lien (pages 22 à 25) :
http://www.rumeurduloup.com/uploads/1/0/0/8/10084669/rd_44_juin_web_lq.pdf
C'est un article de 4 pages avec beaucoup de photos qui traite de l'angle "excursions à pied" de notre périple en Amérique latine.
Voici le lien (pages 22 à 25) :
http://www.rumeurduloup.com/uploads/1/0/0/8/10084669/rd_44_juin_web_lq.pdf
vendredi 8 juin 2012
Informations concernant la logistique
Dans l'onglet ITINÉRAIRE, vous trouverez quelques informations sur les lieux d'hébergement et le chemin parcouru. Allez voir les cartes googles, elles permettent de zoomer et de voir plus de détails.
Dans l'ongle Projet spécial, nous avons ajouté les liens vers les vidéos réalisées pour des organisations de San Pedro la Laguna au Guatemala.
Dans l'ongle Projet spécial, nous avons ajouté les liens vers les vidéos réalisées pour des organisations de San Pedro la Laguna au Guatemala.
jeudi 7 juin 2012
Expédition vers le nord
la famille voyage (fin mars 2012) |
En ce mardi 4 juin en soirée, Alberto,
notre chauffeur de taxi de la veille nous rejoint au HI. Il a pour mission de nous reconduire vers notre transport pour notre prochaine destination.
Nous vous avions dit que nous vous révèlerions
le secret du vol pas cher entre Cuzco et Lima.
Et bien, voici le moment. Il suffisait
d’acheter notre vol Cuzco-Lima dans une combinaison avec un autre vol. Ainsi, le billet qui aurait dû couter 250$
par personne, nous revient 70$ par personne.
Eh bien ! cette destination nordique est à
10 heures de vol de Lima. C’est la
maison ! Bien que le voyage soit vraiment une belle façon de vivre, nous sommes
prêts pour la maison : nos lits, notre cuisine, les examens de fin d’année des enfants, les amis, la
famille…
Hublot, fin mars |
Avant d’y arriver, nous faisons escale à
Toronto. C’est là que nous passerons les
douanes canadiennes. En effet, même s’il
ne s’agit que d’une escale, les nouvelles normes exigent que cela se fasse dans
la première escale au pays.
À 13h, heure du Québec, nous touchons au
sol québécois. Ça fait du bien. Les enfants sont très excités, ils nous tapent
dans les mains.
Cela fait un mois que nous avons acheté nos
billets (c’était à Humahuaca, en Argentine), mais nous avons décidé de garder secrète
la date de notre retour pour mettre un peu de piquant dans le temps qu’il nous
restait.
Cet achat des billets d’avion a
modifié quelque peu notre logistique.
Comme nous savions désormais le nombre exact de jours qu’ils nous
restaient, nous avons tout réservé à rebours (avions, hostels au Pérou,
excursion au Machu Picchu, train) en partant de la dernière journée au Pérou.
Au dessus du Pérou, juin 2012 |
Nous avions eu l’idée pendant quelques
semaines au printemps de terminer notre voyage par un crochet à Vancouver chez
Noémie, la sœur de David. Toutefois, au
début mai, nous commencions à avoir une idée plus claire de ce qu’il nous
restait comme budget et comme énergie de voyage. En rentrant au début juin,
cela permettait aux enfants de revenir à temps pour effectuer leurs examens de
fin d’année en juin. Cela permettait
aussi à Rachel de débuter son jardin pas trop tard. De plus, les recherches sur
le site Kayak démontraient que les mardis étaient les journées les moins chères
pour voler vers le Canada.
Machu Picchu, juin 2012 |
Nous avons expressément placé le Machu
Picchu dans les dernières journées du voyage.
Nous voyions ce site comme le clou du spectacle. Et comme vous l’avez peut-être senti dans le
blogue sur le sujet, nous n’avons pas été déçus.
12 janvier, le début du voyage, aéroport de Montréal |
12 janvier, le début du voyage, aéroport de Montréal |
Juin 2012, 5 mois de voyage dans le visage |
Nous vous écrivons ce message assis dans
notre voiture roulant sur l’autoroute 20.
Nous venons de passer le km 400.
On est le mardi 5 juin et il est 23h05.
Les enfants sont calmes… ils dorment! Il y a de quoi... 5 mois de marches, d'autobus, de découverte, d'horaires chamboulés, de devoirs. Cinq mois assez incroyables!
Étrangement, ce soir, sur la route, notre sentiment après tout ce temps
ressemble à celui du retour d’un long week-end.
C’est comme normal de revenir à la maison. On a bien hâte d’y être, et de vous recevoir. Cette aventure fait maintenant partie de
nous. Ce voyage nous aura permis de nous
construire des souvenirs communs et nous a aussi ouverts au désir de voyager et
d’aller voir plus loin.
On vous dit à bientôt. Nous serons toujours contents de partager
avec vous nos nouvelles aventures. On vous prépare déjà une exposition de
photos pour le mois de novembre au Café l’Innocent et pour le reste, quelques
dégustations de pisco sour, pastel de choclo, de cebiche, de pebre, de thé de
cacao, de soupe de quinoa, mais probablement pas de cuy!!
Nos vemos pronto!
On se voit bientôt!
P.S. : Déjà, au premier matin à la
maison, le sentiment a changé. On
réalise maintenant que ce voyage est terminé. Il y a un peu de nostalgie, c'est sûr. Mais on a plein de projets. La vie continue et on repartira un jour!
mercredi 6 juin 2012
Lima – 3 et 4 juin
Nous arrivons à Lima le dimanche 3 juin en
après-midi par la voie des airs. La
région de Lima est sous les nuages. En
descendant, on dirait qu’on entre dans un lit de ouates. À Lima, il pleut très peu, mais durant
l’hiver, il y a un crachin constant.
À l’aéroport, un chauffeur de taxi prénommé
Alberto nous prend en charge pour nous mener dans le quartier Miraflores où
nous avons réservé un dortoir avec salle de bain privée dans un HI (auberge de
jeunesse). Lima est une grande ville et
Miraflores est un de ses quartiers résidentiels et commerciaux plutôt
chic. Il nous faut 40 minutes entre
l’aéroport et ce quartier. Nous passons
en bordure du Pacifique. Le bord de mer,
avec le ciel toujours gris de Lima en hiver, est un peu terne. Mais il y a des surfeurs par dizaine. La plage semble quand même animée. En route, Alberto nous offre un tour de ville
en taxi pour le lendemain : de 9h à 17h, on verrait tout! Huit heures assis dans un taxi… non merci ! Par contre, nous acceptons sa deuxième
offre... nous en reparlerons.
En fin d’après-midi, nous partons à la
découverte de notre quartier. En son
centre, il y a un parc peuplé par de nombreux chats. Devinez à qui cela fait le bonheur?
Par la suite, nous allons souper sur la Calle
Pizza, littéralement, la rue des Pizzas.
C’est un genre de rue Prince-Arthur.
Il y a beaucoup d’ambiance, car aujourd’hui, i y a un grand match de
foot pour la sélection du Mondial 2014 : le Pérou affronte la Colombie dans
un match décisif. Rationnellement, les
Limeños (habitants de Lima), ne donnent pas trop de chance au Pérou, mais ils appuient fanatiquement leur équipe
nationale. Sur la rue, dans les restos,
les gens portent des bandeaux, chapeaux, collants et chandails aux couleurs du
Pérou. C’est rouge et blanc, à part la
frénésie et l’excitation, avec ces couleurs on se croirait au Canada!
On
s’assoit dans un restaurant de cette rue et nous nous commandons une parrilla
(une montagne sur un mini BBQ de table) et une pizza. Les enfants se procurent chacun un chapeau
rouge et blanc. Dès que des caméras
s’approchent de notre table, Élodie s’allume et fait son spectacle de fan de
l’équipe péruvienne.
Ensuite, nous retournons à notre HI. Le HI de Lima/Miraflores est très
intéressant. À l’intérieur, il y a de
belles boiseries, plusieurs cadres anciens et contemporains, un escalier
monumental, une piscine creusée et une femme de chambre adorable et
allumée : Irma! Le lendemain, Irma
nous passera sa carte de transport afin de nous éviter le frais d’achat d’une
carte. Nous n’aurons qu’à acheter
quelques crédits de transport. En
soirée, on descanse (se repose) en
écrivant le bogue sur Machu Picchu. Les
enfants se paient un programme double sur la grosse TV du salon.
Lundi matin, allons explorer le centre de
lima. On nous propose d’y aller avec le
Métropolitain, un métro-bus de surface.
On y va, mais c’est compliqué.
Tout d’abord, pour avoir des crédits de transport, il faut avoir le
montant juste, car ils ne donnent pas de changes. Ensuite, il faut avoir foi en
la vie, car il n’y a ni carte, ni itinéraire, ni aucune indication sur les
différentes voies (A, B, C,?) ni sur la séquence des stations. Alors, bien entendu, on aura payé 10 soles de
trop (3$) et on aura dépassé le centre-ville de plusieurs stations, car nous
n’étions pas sur la bonne voie.
Avec un peu d’aide, nous y sommes
finalement arrivés. La Place d’Armes
n’est pas la plus belle Place d’Armes que nous ayons vue, mais elle est quand
même coquette avec ses bâtiments colorés munis de belles cages (galeries
fermées) en bois. En périphérie, on y
trouve aussi une belle petite galerie d’exposition gérée par la municipalité
avec l’expo : « le portrait comme paysage social de Lima »
rassemblant 3 artistes : un photographe et un dessinateur actuel ainsi
qu’un dessinateur du 19e siècle.
Vraiment intéressant.
La suite de la visite, après un diner de
poulet braisé dans un genre de St-Hubert local, consiste à remonter l’artère
commerciale piétonnière jusqu’à l’autre place, la Plaza San Martin. C’est une rue commerciale assez quelconque,
mais en y voyant l’enseigne d’un cinéma, on s’y engouffre pour voir Blanca Nieves
y el Cazador (Blanche Neige et le Chasseur).
À 4 Soles chacun (1,50$), on ne pouvait pas passer à côté !
Ensuite, on rembarque dans le
Métropolitain, notre but étant de passer par la plage avant de souper. Objectif manqué, car l’absence totale
d’information et de plan dans le transport public nous empêche de progresser.
On se reprendra. On profite de notre
retour dans Miraflores pour se trouver une cebecheria conseillée par le Routard
pour souper. Il semble que dans ce
quartier, le Cebiche soit une spécialité du midi, car les Cebecherias sont
toutes fermées! Un cuadra (coin de rue)
plus loin, on entre dans un sushi-bar.
On y déguste d’excellents sushis dont le maki au Cebiche. Miam!
En revenant vers notre HI, on s’arrête dans
une peluqueria. David avait grandement
besoin de se faire dégager les oreilles.
On ira terminer la soirée au Salon du HI. Nous commençons à les aimer ces divans.
Nous préparons une expédition vers le Nord,
nous vous en reparlerons!
dimanche 3 juin 2012
Excursion à Machu Picchu
Plus qu’une visite, c’est véritablement une
excursion que nous avons faite sur le Machu Picchu.
Pour nous rendre à Machu Picchu, nous avons
pris l’option du train Poroy (la gare à l’extérieur de Cuzco) – Aguas Calientes
(le ville près de Machu Picchu). Comme nous l’avons écrit dans le blogue
précédent, il n’y a pas de routes qui se rendent à Aguas Calientes et encore
moins à Machu Picchu. À part le train
par Aguas Calientes (à l’est du site), on pouvait prendre le train ou l’auto
jusqu’à Santa Teresa et marcher ou prendre le train depuis Santa Teresa ou
Hidroelectrica (à l’est du site).
Le trajet en train prend environ 3h30. Au début, rien de spécial, mais après 1h30,
on arrive dans un paysage de montagnes encaissées, vraiment spectaculaire. C’est la vallée de la rivière Urumbamba que
nous descendons tranquillement. Nous passons de 3500m à Cusco à 2040m à Aguas
Calientes. D’ailleurs en sortant du
train, nous nous rendons d’un pas rapide à notre Hostel et tout à coup, c’est
une révélation, c’est comme si nous avions des poumons neufs, nous respirons
deux fois mieux qu’avant. Notre mois en altitude nous fait un effet positif. On se
sent comme Geneviève Jeanson, mais nous non plus… « on n’a jamais pris d’EPO et on ne sais pas c'est quoi »…
juste du thé de coca.
Autre différence ici: le climat. On est en zone plus humide. Un climat subtropical. Ça fait changement de la sécheresse des zones désertiques et de la fraicheur de l'altitude. Au début, on s'ennuyait un peu des montagnes désertiques et colorées de l'Argentine. Maintenant, on s'est habitué au vert des montagnes péruviennes. Elles ont tout autant à offrir que les paysages de l'argentine. Ce n'est que différent.
On prend notre chambre et on se dépêche car
en plus du Machu Picchu, une des expériences que nous souhaitions y vivre était
d’essayer les bains thermaux. Une expérience intéressante. On alterne entre le
bain chaud et les bains froids.
Comme il faut se lever tôt, on se couche
vers 20h (et ça fonctionne!). On se lève à 4h et vers 4h35, on se dirige vers
le point de départ de l’ascension. À 5h,
le pont ouvre et débute l’ascension vers le site de Machu Picchu.
Impressions de David :
Le site de Machu Picchu a dépassé mes
attentes. Comme il s’agit du plus
important symbole touristique d’Amérique du Sud, je m’en faisais une idée d’un
site un peu surfait : hordes de touristes, site trop accessible,
marchandisation à outrance. Un peu comme
on se fait de Niagara. Je dois avouer
que si nous étions arrivés en après-midi, par autobus, nous aurions pu avoir ce
sentiment. Mais nos choix nous ont permis de vivre une expérience
vraiment satisfaisante de « la cité perdue des Incas ».
Nous nous sommes levés tôt (4h) pour
déjeuner et être au pont qui donne accès à la montagne dès son ouverture
(5h). Ce pont est à 25 minutes de marche
d’Aguas Calientes. Il fait encore nuit
et il fait très noir (c’est la pleine lune, mais la lune est là en soirée… pas
au bout de la nuit). À 5h, nous devons
être une quarantaine de braves à l’ouverture du pont.
Malgré notre capacité aérobique améliorée,
la montée depuis la route (à 2040 m.) jusqu’à l’entrée du site (2438 m.) est
assez essoufflante. Comme d’habitude,
les enfants montent comme des gazelles.
J’essaie de les suivre de proche et Rachel casse au milieu. Elle nous laisse monter devant, elle le fera
à son rythme. Nous arrivons à l’entrée
du site après 1h05 de montée. Il est à peine 6h. Nous commençons à
visiter le site sans Rachel. Je m’attends à ce qu’elle arrive une bonne heure
après nous. Belle surprise, Rachel
arrive une vingtaine de minutes plus tard.
Elle a elle aussi vaincu la montagne !
En 1h30 (de 6h15 à 7h45), l’ambiance passe de
la brume au plein soleil. Nous nous
promenons sur le site jusqu’à 9h. Il est vraiment impressionnant.
Accrochée à la montagne, il y a des maisons, des temples, des escaliers
et des terrasses de culture partout. Il
devait vivre jusqu’à 1200 personnes sur ce site au 16e siècle, juste
avant la conquête des Espagnoles. Le site est d’ailleurs très bien conservé,
car les Espagnols ne se sont jamais rendus jusqu’ici. Le site n’a d’ailleurs été
« redécouvert » qu’en 1911.
Vers 9 h, nous nous approchons du Huayna
Picchu (ou Wayna Picchu). C’est le pic le
plus haut qui se trouve au fond à droite sur toutes les cartes postales. Si pour aller à Machu Picchu il y a une
limite de 2500 personnes par jour, pour le Huayna Picchu, la limite est de deux
groupes de 200. Nous nous sommes
inscrits pour le 2e départ, celui de 10h. Atteindre le sommet prend 1h. À part les 15 premières minutes, tout se fait
en montant. Par moment, c’est un peu comme
une via ferrata, mais sans boudrier ni mousqueton et avec un câble intermittent. La descente sera quelques choses… Pour atteindre le sommet, qui est comme dans
les bandes dessinées (une montagne pointue avec des parois quasi verticales de
700 m.). Les Incas ont trouvé le moyen
d’y mettre des terrasses de culture et quelques maisons!
Arrivée en haut, la vue est
imprenable. Les montagnes autour, tout
aussi à pic, Hidroelectrica, vers l’ouest, qui est l’autre point d’accès au
site et le Machu Picchu. On avait prévu
de manger au sommet du Huayna Picchu.
Mais quand j’ai vu la descente (des marches à pic, des passages de 3-4
pieds de large au bord du gouffre, pas de corde, pas de clôture…), j’ai
commencé à avoir envie de descendre au plus vite. Je ne voulais plus du tout
prendre mon temps ! Je ne voulais
surtout pas prendre mon temps. Je n’ai pas eu de crise de panique, mais un
vertige puissant. C’est la première fois
que ça me prend autant. Une impression
que je pourrais tomber dans les pommes à tout instant dès que je vois le vide
de 700 m sous nos pieds. Je garde mon centre de gravité bas et je fais comme si
je voulais forcer ma tête à rester là!
J’essaie de me raisonner en me disant que c’est normal de souhaiter la
sécurité pour sa famille, mais ce n’est pas un état raisonné. Le vertige est vraiment quelque chose de
physique. Et ce n’est pas partagé! Thomas-Xavier est un peu comme moi (en pire
peut-être). Il descendra le premier ¼ de
la montagne sur les fesses. Mais jamais
il ne flanchera lui non plus. Il a tenu
le coup lui aussi. Rachel et Élodie
descendent comme des gazelles, debout, insouciantes! Je les envie…
Le premier ¼ passé, ça va mieux. Il y a un câble de temps en temps et le
sentier est presque normal. Je retrouve
le plaisir de la montagne.
Bref, je n’ai pas beaucoup aimé le
sentiment de vertige, mais je suis bien content d’avoir réussi. Aujourd’hui, avec 24 heures de recul, je me
demande encore si je devrais le refaire pour vaincre mon vertige ou l’évite à
tout prix. Pour l’instant, j’opte pour la première option. Hier soir par contre (le soir de notre excursion
au Machu Picchu), je me fermais les yeux et je me voyais tomber…
Impressions de Rachel
Avant d’arriver au pied de la montagne, au
matin du 2 juin, je me disais que j’aurais à vivre un 2e volcan…
(4h30 de montée) que j’étais loin de pouvoir arriver à respecter l’heure 30
indiquée par les gardiens à l’accueil.
Le Machu Picchu, c’est 1785 marches pour s’y
rendre lorsqu’on décide de le faire à partir du village de Machu Picchu
(nouveau nom d’Aguas Calientes).
Ayant fait pas mal de randonnés depuis 2 mois,
je savais que j’avais amélioré mes capacités d’ascension… mais je suis partie
trop vite. Trop confiante. Je voulais
arriver en haut pour l’ouverture du site.
Quand il y a presque personne sur le site. Mais à moitié, je pompais
l’air. Tous ceux et celles qui étaient
partis après moi, étaient désormais devant moi.
Pour moi le Machu Picchu s’était comme les
ruines que nous avions visitées aux alentours de Cuzco. Des pierres empilées, avec des possibilités
d’interpréter le tout avec l’aide d’un guide ou d’un livre explicatif. (Je ne suis pas une fervente de ruines et de
pseudo-interprétation). Le plaisir de ce
défi était davantage le trip d’avoir à grimper une nouvelle montagne avec les
enfants qui a un aspect mythique et d’ajouter à ce défi celui d’aller encore
plus haut, pour atteindre le sommet du Waynapicchu. Donc concernant le site en soi, mes attentes
étaient plutôt nulles.
Ceci dit, avant l’ascension, les lectures du
Wikipédia, du routard et quelques autres pages web servaient à alimenter les
découvertes que nous pourrions y effectuer durant notre passage.
Alors, en tant que famille extraordinaire,
nous nous sommes levées tôt. 4h00 officiellement, mais pour moi 2h00 car ces
derniers temps mon sommeil est plutôt léger.
Difficile de croire que je ne peux passer 6h00 du matin endormie. Ça ajoute à l’expérience. En plus, même si ce fut quelque peu difficile
de réveiller les enfants et que nous avions à les pousser un peu pour que nous
nous mettions en route (4h40 départ de l’hôtel) pour être à 5h00 à la guérite
du Puente Ruinas… là où débute pour vrai le chemin qui mène au Machu
Picchu.
Nous partons donc de l’hôtel et marchons
rapidement vers l’entrée. Je me sens en
pleine forme. Depuis près de 5 mois, ma
consommation de boucane se résume à 2 cigarettes. Je marche quotidiennement. Certaines journées, nous avons atteint 8h00
de marche. Et merveilleusement, ici
l’air est plus facile à prendre qu’à Cuzco puisque nous sommes 1500 m. plus
bas. Nous nous sommes préparés tout le
voyage pour cette ascension.
Pour se rendre au site, c’est 1785 marches sur
dénivelé de 400m …. (soit un peu plus de 4 marches par mètre,… soit 25 cm entre
chaque marche, soit tout un escalier !) Le temps indiqué pour réaliser le
sentier : 1h30. Mais tous ceux
qu’on rencontre nous disent que c’est faisable en 1h00. (j’ai confiance en mes capacités… je suis
aussi capable de le faire !).
Nous passons la guérite dans les
premiers. Il doit y avoir un groupe d’une quarantaine de braves
personnes. Nous sommes dans les 15
premiers. Je suis confiante. Je
m’élance. Les enfants, je sais qu’ils
sont capables. Ils nous l’ont prouvé
lors de l’ascension du Volcan de San Pedro.
Je réussis à maintenir un bon rythme, je suis fière de moi. Mais la pente est abrupte. Bien plus que je le pensais. Je pompe l’air assez rapidement. Et viens un
moment où il le faut, je dois prendre une pause. Et là, je comprends que je retarde les
enfants et David.
A peu près à la 1000e marche, je rejoins David
et les enfants qui m’attendent. Je
prends mon billet d’entrée et mon passeport, et les envoie atteindre le site
sans moi. Ça fait 39 minutes que nous
sommes passés la guérite. En principe, il me reste 50 minutes pour être dans
les temps et 21 minutes pour y arriver en 1h00.
Je crois que ni un ni l’autre n’est un objectif. Si je me fis à mon piètre résultat du Volcan,
je serai sur le site dans 2h00 encore.
Mais pas grave… mon but n’est pas d’être la plus rapide, mais d’y
arriver.
Après avoir pris de l’eau et repris mon
souffle, je me décide à reprendre la
marche, cette fois à un rythme. Mon mantra :
une marche à la fois. Et je me suis mise
à les compter. Et j’ai compté 763
marches. À un rythme régulier. J’ai fait le sentier en 1h25 minutes. En
dedans du temps prescrit. Wow ! Je
suis capable.
Arrivé au comptoir d’accueil du site… mais je
me demande où est le site. Il faut faire
encore quelques 200 pieds de sentier (mais un peu plus plat) pour découvrir le
site.
Mais quand je l’ai vu… c’est
époustouflant. Le site oui. Mais le site placé dans cette pléiade de
Montagnes toutes aussi enveloppantes qu’impressionnantes. Un site construit à cette altitude, et sur
une pente de montagne. Je me mets à
imaginer la vie dans un autre temps sur le dessus de cette montagne. Dans cette
cité. C’est un site bien conservé. Une
des explications est que les conquistadors ne l’ont pas détruit sur leur
passage.
Je retrouve les miens sur le site. Je savoure l’image de voir ma petite Élodie
en admiration et en apprivoisement d’une maman lama et son bébé. Le site vit dans les nuages. Nous sommes ailleurs.
Même si je suis arrivée un peu plus tard que
les autres, je peux tout de même profiter du site sans la présence de centaine,
voire milliers de touristes. Je me sens sur une autre planète et je me sens une
fois de plus fière de moi. J’ai atteint un
objectif que je m’étais fixée et je me prépare déjà mentalement à réaliser le
deuxième, soit le Waynapicchu. 300 m plus haut.
Le beau grand Pic derrière le Machu Picchu sur les cartes postales.
Là nous prenons la décision que nous
réaliserons la montée dans le premier groupe… pour nous faire dire lorsque nous
nous présentons à l’entrée que nos billets sont pour la montée de 10h00. Nous en profiterons pour continuer à explorer
le site.
10h00.
C’est l’heure. On se demande si
nous allons le faire. C’est haut. Certaines personnes nous disent que c’est un
sentier dangereux. D’autres nous disent
que c’est un sentier faisable. Élodie
veut absolument le faire. Thomas hésite
davantage. David est ambigu. Moi, je dis
on essaie. Si on constate que c’est trop difficile on reviendra.
La montée s’effectue mieux que je le croyais…
j’ai gardé un rythme constant. Et pour atteindre le sommet, j’aurai compté 1100
marches, car j’utilise mon mantra : une marche à la fois. David et Élodie sont devant. Thomas reste avec moi. La montée est plus accidentée et les
rencontres avec les personnes qui descendent rendent le périple plus excitant.
Et on atteint finalement le sommet. Une vue plongée sur le Machu Picchu, mais
aussi sur les montagnes, les falaises, la rivière tout en bas. C’est tout simplement magnifique. Je comprends de mieux en mieux ce qui pousse
les trekkeurs de ce monde à atteindre des sommets. Il y a une énergie et une force qui se dégage
de l’effort déployé et de la vue qui t’est offerte. Un sentiment de puissance. J’ai presqu’envie de comparer ça à un
sentiment d’allégresse. Là, moi je me
sens bien. Mais pas David, qui demande qu’à
redescendre au plus vite.
David ne se sent pas bien. Moi, c’est tout le contraire. Je me sens légère. Pour commencer, David tient à descendre le
premier. Après les deux premiers paliers, Élodie et moi sentons que nous
pouvons descendre plus facilement et plus rapidement que nos deux hommes. J’invite donc David à s’occuper de Thomas et
moi d’Élodie. Et comme 2 gazelles, nous
avons redescendu le Wayna Picchu. On
dirait même que le fait de l’avoir fait rapidement, aujourd’hui, je n’ai pas
mal aux genoux. Que c’est beaucoup plus
facile de survoler la descente que de l’imprimer à chaque marche dans notre
corps.
Bref, une fois arrivée à nouveau au Machu
Picchu, nous prenons notre bouchée et visitons les quelques endroits que nous
n’avions pas eu le temps de voir avant la 2e montée.
Nous quitterons en autobus au grand dame
d’Élodie. La descente prend 25 minutes
en autobus… et on se rappelle qu’il faut environ 1h00 pour la montée. Nos genoux sont bons, mais nos corps et nos
esprits doivent aussi garder la forme pour la suite de notre voyage.
En après-midi, on se prend un repas copieux
avant de repartir en train vers Cuzco. Nous revenons à notre chez-nous cusquenois.
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