lundi 30 avril 2012

Les grands écarts



La distance - de Villa Union a Cafayate

Le vendredi 27 avril, nous quittons Villa Union en direction de Cafayate.  Nous avons bien failli ne pas partir ensemble, car ce vendredi était le début du long week-end de la fête des Travailleurs (4 jours de congé) et les bus étaient bondés.  Nous n’avions que deux billets et il fallait attendre le moment du départ pour savoir s’il y avait d’autres places.  À 10 minutes du départ, nous avons eu nos 2 places manquantes.

Le voyage se déroulait en 3 étapes.  Première étape, de Villa Union à Rioja, la capitale de la province de Rioja.  Un 5 heures de voyage qui s’est bien déroulé.   À Rioja, nous avions 4 heure pour nous trouver une place pour le souper.  Petit tour de taxi au centre et bonne parilla au resto La City (se dit paricha : grillades en français).

Deuxième étape : de Rioja à Tucuman.  Sept heures de route, de nuit (de 23h30 à 5h45).  Nous avons dormi dans le bus mais nous nous sommes quand même rendu compte que ça n’allait pas.  Il a fallu rentrer dans une ville pour changer une pièce, puis changer de bus, car ça ne marchait pas.  Une bonne heure et demie de zigonnages. 

En montant vers
Tafi del Valle
Nous avons donc manqué notre transfert du matin (à 6h30) en direction de Cafayate (Cafachaté).  Cela nous a donné l’occasion de découvrir le terminal de bus de Tucuman puisque le prochain départ n’était qu’à midi.  Nous étions un peu moroses de tous ces retards, toutes ces heures de bus et de la valse-hésitation de l’achat des billets.  Cette dernière portion de la route était heureusement fabuleuse. Une grande montée vers Tafi del Valle.  On y a eu une impression de déjà vu, car le climat légèrement plus subtropical et la piste dans la montagne nous faisaient penser aux montagnes du Guatemala (vers Semuc Champey).

Parlant de Semuc Champey, il semble que la 7D puisse être rescapée des eaux pour moins de 300$.  Ouf!

Vallée des cactus
Sur le plateau de la montagne, dans les environs de Tafi del Valle, on se retrouve tout d’un coup en Suisse.  Et de l’autre côté de la montagne, qu’on redescend à peine, c’est la province de Salta.  Des cactus candélabres plus que centenaires dans les montagnes à perte de vue.

Église de Cafayate, dimanche de
la fête des animaux
Nous arrivons à Cafayate vers 17h.  Belle surprise, une personne de notre Hostel nous attend à l’arrêt d’autobus.  La pimpante Pia.  Un bec à l'arrivée (ici, c'est un bec sur la joue plutôt que deux).  On se sent déjà chez nous.  Elle aime bien la musique de Mixamania que les enfants lui font entendre.  L’Hostel Ruta 40 est sympathique.  Nous y serons en dortoir pour 3 nuits avec un jeune couple de Danois (du Danemark… pas la race de chien!!!).

Ce voyage de plus de 26 heures s’est quand même très bien passé du côté des enfants.  On dirait que le bus a un effet tranquillisant.  Pour y arriver par contre, il faut toujours éviter de les placer côte à côte.  Chaque parent en à un!  On oublie donc les voyages d’amoureux collés en autobus. :(

Itinéraire de bus
Nous ne pensions pas, avant d’acheter les billets d’autobus, que ce serait un voyage de 26 heures (17 heures de route).   En regardant la carte de l’Argentine, nous n’avions pas trop une idée claire  de l’échelle et des distances.  En ligne droite, Villa Union et Cafayate ne semble pas si loin (581 km).  L’équivalent de Rimouski-Montréal.  Par contre, il faut contourner 2 chaines de montagnes et nous ne sommes pas souvent sur des autoroutes.  Notre trajet, appliqué au Québec, ressemblerait à Rimouski-Carleton-Montréal à 70 km/h!

La température : déjeuner dehors en bas de 10 degrés
Bodéga (vignoble) de Cafayate
Cafayate est le berceau du vin en Argentine.  Mais comme l'eau est rare, les vignerons se sont déplacés vers le sud il y a longtemps (Mendoza).  Par contre, aujourd'hui, avec la technologie, le vin reprend de l'expansion à Cafayate car on peut y creuser des puits de plus de 100 mètres où se trouve l'eau.  On y fait les meilleurs Torrontes de l'Argentine (bons blancs) et de bons Malbecs.  Recherchez les maisons Las Nubes et Nanny.

Cafayate, c'est un climat sec (il y a des cactus partout, même à travers les vignes).  Un climat chaud le jour lorsqu’il fait soleil, mais froid à l’ombre et très froid du soir au matin.  Et dans cet hostel, nous mangeons dans une cour intérieure à la belle étoile.  Nous mangeons sous les 10 degrés et nous sommes heureux d’avoir dans nos bagages gants, tuques, polars et bas de laine.

Pose sérieuse d'un futur pré-ado.
Plus au nord, nous serons dans les tropiques, mais comme nous serons plus haut en altitude, il ne fera pas moins froid.  Nous avons acheté 2 belles tuques en laines de lama aujourd’hui pour les enfants auprès d'artisans Diagatas (les autochtones d'ici qui sont très, très très minoritaires.  On n'est pas comme au Guatemala ou en Bolivie où les indigènes sont majoritaires).






mercredi 25 avril 2012

La completa!






Après trois jours, c’est un retour dans le lit de la rivière Talampaya qui nous attendait.

Départ 9h10. On est prêt. Une journée de marche accompagnée d’un couple de futurs médecins français qui travailleront en Suisse ainsi que notre guide Chloé.  Il fait un peu froid.  Le soleil est derrière les nuages.  Mais on a foi en notre bonne étoile et on s’attend à ce que le ciel se dégage. 

Arrivée 10h00.  Les nuages ont pris la fuite.  On est content de faire la COMPLETA!!! C’est la somme de deux excursions : La Quebrada Don Eduardo (dont vous avez déjà entendu parler) et le Canyon de Talampaya.  Sur la route qui relie l’entrée du Parc et le début de la marche, nous avons croisé des maras, de grands rongeurs qui ressemblent étrangement à des lapins géants courant comme des chevreuils. 

10h20. Début de la marche. Comme nous avons déjà réalisé la Quebrada, notre guide Chloé a planifié faire le trajet à l’envers afin de nous faire voir les lieux sous un autre angle.  Nous commençons donc par le Canyon.  Il s’agit d’un couloir de 2, 5 km de long, 250 mètres de large par 150 mètres de haut, dont le font est très plat puisqu’il s’agit du lit principal de la rivière Talampaya (asséché ou presque pour le moment).
 
Juste avant d’entrer dans le Canyon nous avons l’opportunité d’observer des PÉTROGLYPHES.  Ce sont des gravures dans la pierre faites par les indigènes (avant les Incas) il y a plus de 1000 ans. C’est la composition de la pierre qui fait en sorte que nous pouvons toujours les voir, car ils ne sont pas protégés par des grottes… ils sont en plein soleil. Pour les enfants, c’est une découverte excitante et ils y vont de leur propre interprétation des dessins. De rocher en rocher, ils sont ébahis.

Ensuite, nous parcourons le Grand Canyon.  On se sent si petit dans cet immense espace tout en verticalité.  On aperçoit des condors, le 2e plus grand oiseau du monde qui mesure 3,20 m. d’envergure. Même de loin il a l’air géant.  Quand on s’en son ombre sur nos épaules, on se sent petit. Dans le canyon nous croisons une concentration d’arbres près d’une source qu’ils appellent un Jardin botanique. Mais le site est en développement, on y installe passerelle pour les personnes à mobilité réduite puisque le Canyon se fait surtout en minibus adapté. Et installe aussi des panneaux d’interprétation. Nous arrivons au bout du Canyon et tournons à gauche pour aller rejoindre la Quebrada.  C’est là que nous dinerons (déjeunerons pour les français).  Chloé nous a gardé un excellent mirador pour nous arrêter.  La vue est époustouflante. 

Dans cette portion, nous croisons des phasmes (insectes qui ressemblent à une mante religieuse), des autoroutes de fourmis et des toilettes de guanaco.  En effet, nous apprenions que les guanacos (famille de camélidés... comme les lamas) font la file pour faire leur besoin au même endroit.

Après le repas, nous entrons dans la Quebrada.  C’est une gorge plus étroite et plus tortueuse qui nous fait revenir vers l’entrée du parc.  Nous en avions marché une partie, et nous sommes très contents de la refaire.  Les enfants voient ça comme un parcours d’aventure et ils sont tout excités de refaire les mêmes obstacles et de reconnaitre les lieux.

Retour à la voiture : 16h15.  Une excellente journée de marche.  Environ 13 km en 6 heures de marche.  Les enfants ont relevé le défi, nous aussi. 

Dans la voiture durant le retour à Villa Union, ça discute politique avec les Français qui sont en pleine élection présidentielle.  Pour nous qui sommes déconnectés des actualités, c’est une bonne surprise de savoir que la gauche va peut-être gagner là-bas.  Espérons que ça inspire les Québécois.
 
Pour souper, le restaurant de notre hôtel est à nouveau fermé (?). On retourne chez notre resto gaucho préféré et on y mange chacun une côtelette de porc savoureuse. 

Les jours à venir seront plus relaxes.  Il nous reste une expédition à faire dans la périphérie du village et une journée de devoir – repos – planification, avant de repartir pour Cafayate (plus de 15 heures de bus!)

On commence à regarder le calendrier en terme de jours, plutôt qu’en terme de semaines pour être certain de nous rendre au Pérou dans les délais.  Car les distances sont grandes et il y a plein de choses qu’on souhaite voir.  Une chance pour nous, les devoirs et leçons avancent bien.  Ce qui nous permettra de faire une série de déplacements sans trop de pauses. 

lundi 23 avril 2012

« Je suis épatatée, ma vie ne mesure qu’un centimètre! » (Élodie)






Samedi dans la Quebrada Don Eduardo

Comme prévu, notre deuxième journée ici servira à explorer le parc national de Talampaya.  Il tient son nom de la rivière « au régime transitoire » qui le parcourt. 

Mais qu’est-ce qu’une rivière au régime transitoire?   C’est une rivière qui est asséchée la plupart du temps, mais qui devient torrentielle en quelques heures (et pour quelques heures) lors des averses. Et ça ne prend pas un déluge pour fermer le parc et bloquer les routes, car le sol désertique est très peu perméable et la pluie glisse vers les lits de rivières et canyons.  Il faut donc être attentif, car une pluie soudaine veut dire : on fout le camp avant de rester bloqué.

Pour terminer la mise en contexte, disons que ce parc, classé patrimoine mondial pour l’UNESCO, est l’unique témoin de la période du Trias, une période de développement de la terre où les dinosaures n’existaient pas encore (250 millions d’années).   On y a aussi fait quelques découvertes importantes de fossiles et pour cette raison, on y retrouve une belle collection de reproductions de dinosaures (comme au feu « Madrid »!, mais en plus « interprétatif »).
 
Le parc est à 45 minutes en voiture de Villa Union.  Le début sentier pour le Canyon et la Quebrada (les gorges) est à 5 minutes de l’entrée du parc en voiture.  Déjà, à cette distance, le paysage est saisissant.  On approche le site par le lit de la rivière.  Après quelques minutes, nous entrons dans les gorges et à chaque détour, derrière chaque massif ocre on découvre de nouvelles formes.  C’est un sentier incroyable, le plus beau qu’on ait eu la chance de parcourir depuis…. notre naissance! 
 
Il est intéressant aussi d’y découvrir la flore et ses adaptations à la vie désertique, comme cet arbre aux racines profondes conçu pour aller chercher l’eau en profondeur et résister aux crues torrentielles ou cet autre, aux feuilles minuscules, mais au tronc vert qui accomplit la photosynthèse.  On y a aussi vu un renard, des condors et une belle grosse araignée.

Les enfants s’amusaient dans ces gorges comme dans un labyrinthe.  Ça fait sans doute penser au décor du Far West américain transplanté sur mars!

La Quebrada Don Eduardo est, comme nous l’avons mentionné, un témoin du Trias.  Un témoin de la première partie du Trias pour être plus précis.  En observant les parois de plus près, en sédiments compactés de couleur rouge-ocre, on distingue bien les couches qui représentent l’évolution de la terre.  Chaque centimètre représente 100 à 150 ans d’évolution.  Trois à quatre mètres de sol compacté à 1 cm.  Par la signature des traces, on pouvait distinguer la nature du sol. Les cailloux signalent la présence d’une rivière constante, les sédiments pâles, la présence d’un lac et le reste… le sol de sable sec!

Cette randonnée de 3 heures est vraiment à ne pas manquer.  On a tellement aimé qu’on souhaite y retourner, mais cette fois, dans la version longue, 5 heures, qui nous permettra d’aller un peu plus loin dans le décor et le cañon de Talampaya !  Nous avons choisi d’y revenir parce que le sentier et le décor sont magnifiques et que les autres options (Cañon en minibus, vallée de la lune en minibus) sont … en minibus.  Nous, on aime mieux payer pour marcher que pour faire du minibus!



Dimanche, on découvre la Banda Florida et les collines pré-cordillère

notre excursion vue de google
Mais on est capable de marcher gratuitement aussi !  En effet, le lendemain, comme il avait plu un peu, on ne pouvait retourner au parc de Talampaya, alors on en a profité pour visiter ce qu’on avait dans notre cours.  Juste de l’autre côté de la rivière adossée à Villa Union, il y a des collines (celles qu’on voit de notre chambre) et un petit village appelé Banda Florida.  Une belle grosse marche de 6 heures en plus d’un bon piquenique à la place centrale de Villa Union et quelques pauses panoramiques. 



Cette promenade fut très enrichissante également.  Il a fallu traverser la rivière sur un petit pont de fortune, car elle était dans son état « transitoire » à cause des pluies de la nuit (les voitures passaient directement dans l’eau).  Ensuite, on a traversé le petit village rustique (plein de maisons en Adobe) pour nous rendre jusqu’à l’amphithéâtre naturel et au cimetière du village.  




Au sommet de la colline derrière l’amphithéâtre, lorsque nous avons regardé à l’horizon, de drôles de nuages ont attirés notre attention.  En y regardant de plus près, c’était plutôt le sommet enneigé d’une montagne :  La Famatina (« la plus haute chaîne de montagnes continentale du monde qui ne soit pas partie prenante d'une cordillère »).

Le beau petit cimetière adossé aux rochers est l’ultime demeure de la petite Martita, la momie d’une fillette que les gens de la région viennent implorer.

Ici, les perroquets ne sont pas dans les pet-shops.  On les voit perchés sur les fils électriques et se déplacer en bande.  Ça ajoute au cachet, avec tous ces cactus, ces fruits étranges et le rouge du sol et des montagnes.
 
Après cette longue marche, on mérite un peu de repos et pour souper : un Bife de chorizo (un gros « T-Bone ») et un Locro (un genre de soupe avec des morceaux de viande).  Miam!  Vous l’avez peut être lu quelques parts, mais la viande, c’est important pour les Argentins.  Alors on y fait honneur!  Et quand on marche au village, on sent partout les odeurs d’Asado (grillades/BBQ).  Ça sent l’Argentine!




Lundi.  Devoir et planification

Comme c’est encore incertain pour le parc, on en profite pour faire une journée de travail.  En avant-midi, du Français et des Math par les enfants.  En après-midi, on planifie nos prochaines étapes.  Pour souper, un autre Bife de chorizo et des Petchugas (poitrines) de poulet dans un resto à 10 minutes de l’hôtel.  Ce resto fait plutôt Gaucho (les cowboys argentins) avec ces chaises en bois massif et son sol en terre battue (rouge comme les montagnes). On y déguste de la bonne viande!

Au même hôtel que nous, il y a un couple de Québécois à la retraite.  Ils voyagent avec un guide.  Probablement très dispendieux, mais une belle façon de se déplacer et de découvrir le pays.  Ce sont nos premiers Québécois depuis le Guatemala (à part une dame croisée durant l’escale à l’aéroport de Lima).

dimanche 22 avril 2012

Vendredi 20 avril, premier matin à Villa Union



En se levant vendredi matin, le premier regard par la fenêtre de la chambre confirme notre choix de lieu d’hébergement.  La vue est splendide. 

Nous décidons donc de tenter de négocier le prix afin de rester plus de 3 jours.  Ça fonctionne!  On restera donc au moins 6 nuits, peut-être 7.

Cette première journée nous permet de nous promener un peu dans le village, de faire un peu de devoirs et d’essayer la piscine extérieure, ces deux dernières activités étant réalisées par les enfants seulement.

Nous sommes atterris dans un autre monde.  La vie est tranquille ici, nous sommes loin de la ville.  La vie est tellement tranquille que tout ferme avant 15h pour la siesta! Les commerces ne recommencent à ouvrir que vers 18h et les restos, vers 20h.  Il faudra s’y habituer.


En Argentine, on se remet de 10 ans de difficultés.  L'Argentine a déjà été une puissance mondiale.  Mais depuis 10 ans, l'inflation galopante (25-30% par an) a beaucoup diminué les ardeurs des consommateurs et voyageurs argentins.  Avant, il n'était pas rare pour un Argentin de voyager à l'extérieur du pays.  Depuis dix ans, ils oublient ça.  Les choses s'améliorent poco a poco (peu à peu), mais c'est pas encore le Pérou (ou le Chili pour être plus actuel).

L’hôtel où nous nous trouvons est très beau.  Il est bâti selon le modèle des maisons d’ici.  Des petites boîtes carrées de seulement un étage (pour éviter la casse durant les tremblements de terre) bien intégrées dans le paysage.  Un paysage aride, rempli de cactus et d’arbres à épines.  Le temps est sec.  Frais la nuit.  Le jour… ça dépend.  Avec le soleil, c’est l’été.  Sans le soleil, c’est l’automne.

Demain, nous allons faire notre première excursion : Le parc national de Talampaya (prononcez « Talampacha »).

vendredi 20 avril 2012

Bodegas à Mendoza


Mendoza est une vieille ville (1561).

Mendoza est une nouvelle ville (1863).

En effet, un gros tremblement de terre a tout foutu la ville à terre à la fin du 19e et ils ont tout rebâti en planifiant les espaces et les lieux à  la mode de cette époque. C’est Monsieur Ballofet, un français qui a planifié cette nouvelle ville.  C’est propre, aéré, à angle droit et plein d’arbres. Leur système de petits canaux de surface permet d’irriguer ces magnifiques arbres. Un autre aspect intéressant à souligner de cette ville, c’est qu’elle est bâtie sur une plaine semi-aride.  Grâce à son système efficace de canaux d’irrigation, elle est devenue la capitale du vin en Argentine.

De ce fait, nous avons profité de notre première journée complète à Mendoza pour effectuer une sortie touristico-vinviticole.  En plus simple, la tournée des bodegas (vignobles).  Cette excursion débutait avec la visite d’une Entreprise familiale qui produit de l’huile d’olives  de première qualité depuis 5 générations.  La présentation et les explications furent plus instructives pour nous que celle de la fabrication du vin.  Le procédé pour parvenir à une huile d’olive de grande qualité est fort intéressant et nécessite beaucoup de temps et d’olives pour faire un litre d’huile pressée à froid (8 kilos).  Voilà qui explique le prix.

Dans les différents apprentissages, nous savons maintenant qu’un jeune olivier à moins de 100 ans et un vieil olivier plus de 450 ans.  Que la petite olive produit plus d’huile que la grosse, car cette dernière contient plus d’eau et de chair.  Le dernier élément fut bien sur la dégustation.  Après ça, comment peut-on se retenir d’en acheter? Impossible!!! Nous sommes partis avec une excellente huile d’olives parfumée au romarin, une tapenade d’olives vertes et une de tomates séchées ainsi qu’un savon pour le corps.  La maison visitée s’appelle PARSAI!

 
Nous avons ensuite repris la route pour visiter 3 bodegas.  Une petite de type familiale qui ne produit que du vin rouge de garde (il ne commercialise aucun vin de moins de 6 ans).  La maison s’appelle Don Arturo. Ne la cherchée pas au Québec.

La seconde Bodega en était une plus industrielle.  Cependant, elle se spécialisait dans les vins sucrés et gazéifiés, comme nos grand-mères prenaient.  Hé oui, ça existe encore.  Nous avons donc à cet endroit, dégusté : Marsala, Moscato, Gamba de Pernice (ça pétille) et son homologue dans le rouge.  De là, nous sommes aussi reparti avec 2 bouteilles… un marsala et un moscato.  Si vous cherchez bien, vous pourrez certainement trouver.  La maison s’appelle FLORIO.
 
La dernière visite était dans une entreprise très industrielle.  La maison BAUDRON. À cet endroit, une découverte.  Ceux qui ont déjà visité des vignobles le savent probablement.  Et bien, comment le vin blanc peut se faire autant avec des raisins rouges que des blancs. L’important est de retirer la peau et les pépins dès le début du processus.  Et l’étape de fermentation se fait à froid. On s’y est procuré un bon vin blanc Torrontes.

Et surprise! Pour compléter cette excursion une visite de la plus vieille église de Mendoza (la seule ayant résisté au tremblement de terre de 1861).  Et bien, … c’est une église.

Après avoir perdu 2 heures à la poste argentine pour envoyer un colis, il nous reste simplement une heure pour visiter la ville avant de repartir pour le nord. 

Mendoza est une belle ville, mais notre hostel (un peu sale) et notre manque de temps pour profiter de la ville fait de ce lieu un arrêt moins mémorable.  Nous sommes dû pour le grand air et le dépaysement que ce voyage doit nous apporter. 

Nous prenons donc la route en fin d’après-midi.  Direction Villa Union, avec un transfert à San Juan. Transfert qui fut presque manqué dû à un départ retardé de Mendoza de notre premier autobus. Il nous reste donc moins de 15 minutes pour reprendre nos sacs dans la soute, acheter les billets pour le voyage San Juan-Villa Union, acheter un tit queuchose à grignoter et embarquer nos bagages dans l’autobus. Yé! On y arrive et on a même 3 minutes pour prendre notre temps. Entre Mendoza et San Juan (la deuxième ville du vin en Argentine) nous parcourons une pleine semi-arride. Des arbustes et du sable à perte de vue… et bien sur la cordillère du côté ouest.

La deuxième portion se passe dans le noir.  Nous arrivons vers 1h00 du matin à notre hôtel.  Nous avons hâte de voir  à quoi ressemblera notre paysage. 

mardi 17 avril 2012

Le prochain qui nous dit qu’il a fait le voyage sur la Ruta 7 (Mendoza-Chili) de nuit on lui découpe son passeport !!!


Ça semble peut-être un peu excessif de notre part pour un voyage en bus.  Et de leur part, ça pourrait peut-être se justifier : ils sauvent une nuit d’hostel en voyageant de nuit (on en a croisé 3-4 à notre hostel de Santiago qui pensaient comme ça)!  Mais vous verrez par notre compte rendu de la traversée que ça ne se fait pas!  Ce voyage se fait de jour. Un point c’est tout !

Mais reculons un peu dans le temps.  Notre périple devait commencer tôt mardi : 
lever vers 6h30 (2 heures plus tôt que d’habitude… le mode de vie ici-bas est un peu calqué sur les espagnols) et autobus à 8h30. 

Mais comme vous l’avez vu dans les nouvelles, nous et le cher P.M.  du Canada avons été réveillés autour de minuit par un tremblement de terre.  Un fort (mais non destructeur : 6,5) et long (plus d’une minute) qui a tiré les adultes du lit mais qui n’a pas réveillé les enfants (mais on n’est pas surpris car ils réussissent à dormir avant 11h dans des auberges de jeunesse alors ils peuvent bien ne pas sentir le séisme).  Pour notre part, David a sauté dans ses pantalons, mais est vite retourné dans les couvertes quand il a vu que le plafond tenait encore.  Rachel restait attentive aux messages ou alertes au tsunami dans la rue.  Par contre, dans la rue, tout le voisinage est sorti.  On a senti une petite réplique durant la nuit.  Nous en sommes donc à 4 tremblements de terre (le gros ici et sa réplique et le moyen et le petit du Guatemala).  Notre énergie provoque des secousses… sismiques! Est-ce qu’il y a une plaque tectonique qui nous suit?

Mardi 17 avril, on traverse la cordillère

La route qui traverse la cordillère des Andes en passant juste au sud de l’Aconcagua se nomme, du côté argentin, la Ruta 7.  Selon le Routard, c’est une des plus belles routes du monde. Fort heureusement, c’est plus confortable que sur les routes du Guatemala.  Cette route est bien pavée et assez large pour 2 véhicules. 

C’est une traversée époustouflante.  On monte pendant près de 3 heures (la dernière montée compte 28 lacets) et … redescend pendant plus de 3 heures.  Nous sommes encadrés par les hautes montagnes et le paysage change continuellement.  La pierre des montagnes passe du gris au rouille, puis au blanc de la neige, et ensuite au rouge et au vert (pas les arbres verts, mais le roc semble vert), au beige,  etc.  Les surfaces changent également : chapeau de lutin, montagnes biseautées, montagnes lisses, canyon du Far West, montagnes désertiques couvertes de cactus.  Féérique et captivant.  Jamais un voyage de plus de 7 heures ne nous aura paru aussi court.  Allez voir sur Flickr les quelques images qu’on a prises depuis nos sièges d’autobus.  En réel, c’est tellement beau que nous en sommes émus.  Il y a une force de la nature qui émane de ces paysages qu’une boule d’émotions nous prend au corps.


Dans la plaine, aux abords de Mendoza (à une heure des montagnes), une petite concentration d’usines, puis de la vigne à perte de vue.  C’est la capitale du vin argentin.









Mendoza

À la douane, au sommet du col (3200m.), tout s’est bien passé.  Pas de fouille, pas d’interrogatoire.  Donc, notre premier contact avec les Argentins ne fut qu’au terminal d’autobus de Mendoza.  L’homme qui vidait les bagages de la soute nous exige un pourboire pour en sortir notre dernier sac. On s’en sort en faisant l’innocent (David est bon là-dedans).  Hors du terminus, on se prend un taxi.  Un jeune homme planté là nous aide avec les bagages et nous exige un pourboire.  David essaie de faire l’innocent encore, mais le jeune homme nous offre de le payer en Pesos chiliens. L’innocent est déjoué!  Ça commence bien.  Pour ajouter à l’inconfort, notre petit hostel est sur une rue bruyante et il est plutôt vieillot.  C’est loin du charme de notre hostel de Valparaiso, mais là, on habitait dans une exceptionnelle exception.

On laisse nos bagages à la chambre et on se dirige dans le centre (à 3 minutes d’ici) pour le souper.  La spécialité argentine : l’asado.  Les BBQ !  Ils l’ont l’affaire avec les grillades et ils en sont très fiers.  On s’en est régalé avec une bonne bouteille de Malbec, le tout pour 40$ pour la famille (2 steaks savoureux, 2 hamburgers [trop gros], 2 desserts, le Malbec et la bebida des enfants).  La cote de Mendoza remonte.



Parlant de vin Malbec, nous avons choisi la journée internationale du cépage Malbec pour arriver à Mendoza.  En l’honneur de cette journée, les vins Malbec sont à 35% de rabais dans les restos et dans les boutiques de vins.  En plus, des fontaines de la ville, jaillie aujourd’hui, de l’eau… rouge vin!  Un miracle!!! Mais n’y prenez pas à boire…


par Rachel



Nous marchons et nous recommençons à nous émerveiller (faut dire que la journée internationale du Malbec nous enivre un peu).  Voilà une autre preuve que dans la vie, comme dirait Jacques Demers, « il faut rester po’positif »!

On finit ce texte dans notre chambre.  On n’y entend pas le bruit de la rue.  Tout va bien.

Hasta luego