Samedi dans la
Quebrada Don Eduardo
Comme prévu, notre deuxième journée ici servira à explorer
le parc national de
Talampaya. Il tient
son nom de la rivière « au régime transitoire » qui le parcourt.
Mais qu’est-ce qu’une rivière au régime transitoire? C’est une rivière qui est asséchée la
plupart du temps, mais qui devient torrentielle en quelques heures (et pour
quelques heures) lors des averses. Et ça ne prend pas un déluge pour fermer le
parc et bloquer les routes, car le sol désertique est très peu perméable et la
pluie glisse vers les lits de rivières et canyons. Il faut donc être attentif, car une pluie
soudaine veut dire : on fout le camp avant de rester bloqué.
Pour terminer la mise en contexte, disons que ce parc,
classé patrimoine mondial pour l’UNESCO, est l’unique témoin de la période du
Trias, une période de développement de la terre où les dinosaures n’existaient
pas encore (250 millions d’années). On
y a aussi fait quelques découvertes importantes de fossiles et pour cette
raison, on y retrouve une belle collection de reproductions de dinosaures
(comme au feu « Madrid »!, mais en plus « interprétatif »).
Le parc est à 45 minutes en voiture de Villa Union. Le début sentier pour le Canyon et la
Quebrada (les gorges) est à 5 minutes de l’entrée du parc en voiture. Déjà, à cette distance, le paysage est
saisissant. On approche le site par le
lit de la rivière. Après quelques
minutes, nous entrons dans les gorges et à chaque détour, derrière chaque
massif ocre on découvre de nouvelles formes.
C’est un sentier incroyable, le plus beau qu’on ait eu la chance de
parcourir depuis…. notre naissance!
Il est intéressant aussi d’y découvrir la flore et ses
adaptations à la vie désertique, comme cet arbre aux racines profondes conçu
pour aller chercher l’eau en profondeur et résister aux crues torrentielles ou
cet autre, aux feuilles minuscules, mais au tronc vert qui accomplit la
photosynthèse. On y a aussi vu un
renard, des condors et une belle grosse araignée.
Les enfants s’amusaient dans ces gorges comme dans un
labyrinthe. Ça fait sans doute penser au
décor du Far West américain transplanté sur mars!
La Quebrada Don Eduardo est, comme nous l’avons mentionné,
un témoin du Trias. Un témoin de la
première partie du Trias pour être plus précis.
En observant les parois de plus près, en sédiments compactés de couleur
rouge-ocre, on distingue bien les couches qui représentent l’évolution de la
terre. Chaque centimètre représente 100
à 150 ans d’évolution. Trois à quatre
mètres de sol compacté à 1 cm. Par la
signature des traces, on pouvait distinguer la nature du sol. Les cailloux
signalent la présence d’une rivière constante, les sédiments pâles, la présence
d’un lac et le reste… le sol de sable sec!
Cette randonnée de 3 heures est vraiment à ne pas
manquer. On a tellement aimé qu’on
souhaite y retourner, mais cette fois, dans la version longue, 5 heures, qui
nous permettra d’aller un peu plus loin dans le décor et le cañon de Talampaya
! Nous avons choisi d’y revenir parce
que le sentier et le décor sont magnifiques et que les autres options (Cañon en
minibus, vallée de la lune en minibus) sont … en minibus. Nous, on aime mieux payer pour marcher que
pour faire du minibus!
Dimanche, on découvre
la Banda Florida et les collines pré-cordillère
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notre excursion vue de google |
Mais on est capable de marcher gratuitement aussi ! En effet, le lendemain, comme il avait plu un
peu, on ne pouvait retourner au parc de Talampaya, alors on en a profité pour
visiter ce qu’on avait dans notre cours.
Juste de l’autre côté de la rivière adossée à Villa Union, il y a des
collines (celles qu’on voit de notre chambre) et un petit village appelé Banda
Florida. Une belle grosse marche de 6
heures en plus d’un bon piquenique à la place centrale de Villa Union et
quelques pauses panoramiques.
Cette promenade fut très enrichissante également. Il a fallu traverser la rivière sur un petit
pont de fortune, car elle était dans son état « transitoire » à cause
des pluies de la nuit (les voitures passaient directement dans l’eau). Ensuite, on a traversé le petit village
rustique (plein de maisons en Adobe) pour nous rendre jusqu’à l’amphithéâtre naturel
et au cimetière du village.
Au sommet de
la colline derrière l’amphithéâtre, lorsque nous avons regardé à l’horizon, de
drôles de nuages ont attirés notre attention.
En y regardant de plus près, c’était plutôt le sommet enneigé d’une
montagne : La Famatina (« la
plus haute chaîne de montagnes continentale du monde qui ne soit pas partie
prenante d'une cordillère »).
Le beau petit cimetière adossé aux rochers est l’ultime
demeure de la petite Martita, la momie d’une fillette que les gens de la région
viennent implorer.
Ici, les perroquets ne sont pas dans les pet-shops. On les voit perchés sur les fils électriques
et se déplacer en bande. Ça ajoute au
cachet, avec tous ces cactus, ces fruits étranges et le rouge du sol et des
montagnes.
Après cette longue marche, on mérite un peu de repos et pour
souper : un Bife de chorizo (un gros « T-Bone ») et un Locro (un
genre de soupe avec des morceaux de viande).
Miam! Vous l’avez peut être lu
quelques parts, mais la viande, c’est important pour les Argentins. Alors on y fait honneur! Et quand on marche au village, on sent
partout les odeurs d’Asado (grillades/BBQ).
Ça sent l’Argentine!
Lundi. Devoir et planification
Comme c’est encore incertain pour le parc, on en profite
pour faire une journée de travail. En
avant-midi, du Français et des Math par les enfants. En après-midi, on planifie nos prochaines
étapes. Pour souper, un autre Bife de
chorizo et des Petchugas (poitrines) de poulet dans un resto à 10 minutes de
l’hôtel. Ce resto fait plutôt Gaucho
(les cowboys argentins) avec ces chaises en bois massif et son sol en terre battue
(rouge comme les montagnes). On y déguste de la bonne viande!
Au même hôtel que nous, il y a un couple de Québécois à la
retraite. Ils voyagent avec un guide. Probablement très dispendieux, mais une belle
façon de se déplacer et de découvrir le pays.
Ce sont nos premiers Québécois depuis le Guatemala (à part une dame
croisée durant l’escale à l’aéroport de Lima).