lundi 16 avril 2012

Les pieds dans le Pacifique; Valparaiso jours 4, 5, 6

Jour 4

Les journées se démarrent un peu comme les précédentes.

Nous voyons des fresques et des ateliers (pas juste des galeries, mais des vrais ateliers où on peut échanger avec les artistes et artisans et les voir travailler).  Les enfants sont très curieux et posent des questions aux artistes.  Dans un atelier « La Gata Ferrari », Élodie et TX ont parlé une bonne demie-heure avec un jeune apprenti (Lautaro) et ils se sont mis mutuellement à se montrer des œuvres (les peintures de Rachel sur les dessins des enfants sur Internet et les dessins du garçon de 18 ans). Rachel aussi a fait  une  rencontre qui pourrait donner des petits La rencontre de son alter ego chilienne dans l'intervention avec les enfants au niveau artistique.

acensore
Dans un autre atelier « Hyperfocal » nous avons rencontré un photographe qui imprime ses images avec un procédé plus que centenaire sur toutes sortes de surfaces immersibles : tissus, canevas, bois, céramique… Une autre belle discussion !

On a pris déjà 2 ascensores (funiculaires construits il y a plus de 120 ans) et montés une bonne vingtaine d'escalier (la ville est comme un jeux de labyrinthe mélangé avec un serpent et échelle). 


Les collines Bellavista et Concepcion sont les deux plus intéressantes collines (ici, on dit Cerro).  C'est du patrimoine intéressant, mais pas toujours bien conservé.  C'est très beau quand même et très chaotique et intriguant.  On se sent plus dans le quartier Saint-Jean-Baptiste que dans les murs du Vieux-Québec.  C'est ancien, mais vivant. Pas comme un musée figé (comme Florence par exemple) … c’est là tout son charme!

Quand on monte dans les collines, on voit bien le Pacifique.  Il y a un courant froid (le courant de Humboldt) qui fait que l'air du large est bien frais (comme à San Francisco).  On a eu 2 journées sous les 20 degrés.  Depuis, c'est plus chaud.

On termine notre journée avec la visite du Musée naval où nous avons droit à une partie de l’histoire des grandes batailles gagnées par les Chiliens(contre les Espagnoles et contre les Péruviens et les Boliviens ce qui leur a permis de gagner successivement leur indépendance et des territoires au nord). Et en fin de visite, nous tombons sur une capsule un peu particulière… en fait c’est celle (une des 4 originales) qui a fait sortir les mineurs en 2011 que nous avions regardé en direct à la télé.



Impressions supplémentaires sur les Chiliens :  Ils semblent un peuple assez politisé.   Les graffitis sur les murs contiennent souvent des allusions politiques, anarchiques ou sociales.  Dans les discussions de boutiques, on nous a abordé 3 fois sur la question de la souveraineté du Québec.  Dans l’art, on remarque souvent des œuvres qui vont à l’encontre du pouvoir et du capitalisme.  Par exemple, ce matin, dans plusieurs œuvres vues dans le musée municipal, on voyait le siège du congrès en feu ou des manifestants dans la rue.

Valparaiso est une ville d'artistes, d'étudiants universitaires et de travailleurs de la mer.  À part les universitaires, c'est pas mal différent de Santiago où on croise des requins en cravate dans les rues du centre-ville et de Sanhattan.  Saviez-vous que le Chili trime dur pour faire partie des "tigres du BRIC" (les états émergents juste en dehors du G8 : Brésil, Russie, Inde, Chine).  Ils aimeraient bien prendre la place du Brésil qui est une destination d'investissements plutôt risqué.  On aurait ainsi le CRIC au lien du BRIC!

Jour 5

On s’est pris une nuit de plus ici (une 6e) pour mieux profiter de la ville.  

On va réserver notre billet d’autobus pour l’Argentine. Trajet Valparaiso-Mendoza. 7h00 de voyage pour 18$ par personne.  On voulait se réserver les places d'autobus au 2e étage dans la vitre au-dessus du chauffeur.  Pas de chance, il n’y aura qu’un étage.  Mais ce sera comme un voyage en montagnes russes...  il y aurait 38 lacets pour monter vers la frontière selon un Vietnamo-Australien qui est à notre l'hôtel.

marché aux fruits et légumes
Truc de touriste : Trainez toujours vos numéros de passeport avec vous, ça va vous sauver du temps.  On vous les demande parfois lorsque vous payez avec une carte de crédit (mais ça, on peut souvent s’en sortir en faisant l’innocent, croyez-moi).  Par contre, c’est obligatoire pour acheter des trajets trans-frontaliers en autobus.  Comme on ne les avait pas sur nous, on a failli avoir besoin de retourner à l’hôtel.  Une chance, Rachel avait son Ipod et en trouvant un centre Internet, on les a récupéré sur notre Dropbox.  C’est la 2e astuce : gardez une copie électronique (une photo de vos passeports) sur le web.  Soit dans Dropbox ou dans votre hotmail.

Nous dînons dans une marisqueria, un resto spécialisé dans les fruits de mer dans le vieux marché aux fruits et légumes.  C’est un chilien qui a vécu 3 ans à Montréal qui nous accueille et qui nous fait la conversation.  


Otaries à crinière / lions de mer
À la fin du repas, nous nous transportons vers la mer.  Près du Muelle Baron nous pouvons enfin toucher aux eaux de l’océan pacifique… mais seulement du bout des doigts, car nous sommes sur des roches et la mer est agitée.  Et tout à coup, nous entendons de drôle de râlements. Au loin, on aperçoit sur une structure en ruine, à trente mètres du bord, une cinquantaine d’otarie à crinière ou lion de mer.  Un spectacle naturel qui nous a captive pendant plus de 2 heures. (Il faut dire que nous avons vu une mère perdre ses eaux et on espérait assister à l’accouchement au complet.)


Jour 6

Mural d'Elodio.  Élodie l'aime bien !
Le merlue en feu au congrès
En cette dernière journée, on repasse dans le cerro Bellavista pour compléter la visite des fresques du Musée à ciel ouvert.  En y allant, nous passons par le centre d’Art de la ville de Valparaiso.  Des œuvres grands formats (un concours national) sont présentés dans une ambiance des plus intéressantes (une cave en brique).  Après le cerro, on monte à l’avenue Alemania dans le haut de la ville pour profiter de la vue et atteindre le cerro Concepcion qui offre plusieurs restaurants.  Notre choix s’arrête sur un des rares qui reste ouvert le lundi et nous nous gâtons un peu (brochettes, vieux microsillons crépitant de big band, bière Cerro Allegre... supposément la meilleure en ville... c'est vrai, elle est bonne).

Pour notre dernier après-midi, on se dirige vers une plage de Viña del Mar, la ville voisine (300000 habitants elle aussi) où on peut se rendre en métro.  En cet après-midi, le soleil est fort, mais la plage est presque déserte.  Ici, c’est l’automne et pour les Chiliens, 20-23 degrés, c’est froid !  Mais nous ne reculons devant rien et nous nous trempons les orteils dans le Pacifique.  C’est froid.  Plus froid que le Fleuve à Notre-Dame-du-Portage.  C’est à peu près aussi froid que la mer sur la côte du Maine. 

Alors c’est fait, nous avons touché au Pacifique.  Maintenant, nous sommes prêts pour changer de côté de la cordillère des Andes.  Mardi, vers midi, nous passerons à côté de la plus haute montagne d'Amérique.






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