mercredi 29 février 2012

Le volcan San Pedro


Le volcan San Pedro.
Samedi dernier nous l’avons fait.  Pas à deux.  Pas à trois ni à quatre.  Nous l’avons fait à cinq.  Nous avons gravi (« subir » diraient-on en espagnol), le 13e volcan (sur 37) du Guatemala.  Le volcan San Pedro.  Ce volcan, du haut de ses 3020 m., juste derrière la ville de San Pedro, nous targuait depuis des semaines. 
La vue depuis la moitié du volcan.


Samedi dernier, nous nous sommes levé à 4h30.  Avons pris un tuk tuk jusqu’au poste d’accueil du parc du volcan et accompagné de notre guide Dominique, vers 5h nous avons entrepris la montée avec nos lampes frontales.  Plus de 4h30 plus tard (c’est plus de 4 fois le temps normal de notre guide lorsqu’il est seul…) nous atteignons le sommet. 

Au sommet, avec 2 autres
volcans derrière nous.
Quelle vue.  De la cime, on voit le cratère recouvert de végétation et les montagnes à l’ouest, les volcans Atitlan et Toliman à l’est et le lac et d’autres montagnes vers le nord. 
Les pieds dans le vide,
à la verticale du lac.

Quel plaisir d’avoir réussi, ensemble, à atteindre le sommet.  Ce fut plus facile que nous nous attendions pour les enfants.  Et ils étaient bien fiers.

Nous sommes restés une bonne heure au sommet pour profiter de la vue et prendre un bon lunch, les pieds dans le vide.

Le volcan Atitlan, à l'est.
Ensuite, ce fut la descente.  Ça, c’est pénible!  La montée est dure pour le cardio et l’adaptation à l’altitude ne se fait que très graduellement.  Par contre, la descente est dure sur les jambes qui tremblotent après quelques minutes.  C’est dur pour moi, Thomas-Xavier et Rachel.  Presque 2h30 de descente.  Élodie, on dirait qu’elle n’a pas de rotule.  Elle vole au-dessus du sentier.  On en déduit que les rotules doivent se développer entre 8 ans et 9 ans !!!  

Nous sommes fiers de nous et content de l’avoir fait.  On a eu mal à nos mollets pendant 4 jours, mais ça fait du bien. C’est notre première montagne, surement pas la dernière.



Une famille bien fière, avec son guide Dominique.
La descente.








À la moitié de la
descente.  Le visage
plein de poussière.







vendredi 24 février 2012

Le nouvel an maya

Le mercredi 22 février 2012, c’était le nouvel an maya.  C’est la dernière année du baktun, un cycle du calendrier maya comptant 394 années et je crois que c'est aussi la fin d'un cycle plus grand (comptant plus 7885 années).  Cette année sacré maya de 260 jours se terminera le 21 décembre prochain… le 22 décembre, qu’arrivera-t-il?  Les vacances du temps des fêtes !!!

Dans le cadre des activités du 15e anniversaire de l’école de langue « San Pedro Spanish School » et parce que c’est le nouvel an, on a eu droit à une véritable cérémonie maya avec 2 Chamanes, le feu et les rituels de guérisons et de bons vœux.

Nous étions plus d’une quarantaine en cercle autour du feu et avec les 2 chamanes.  Ils ont allumé le feu alimenté par toutes sortes d’objets liés au rituel (bougies de couleur, alcool, herbes, branches, poudre, etc.).  Après quelques mots d’introduction et quelques sons de trompette fait avec un coquillage en direction de chaque point cardinal, le chamane plus âgé s’est lancé dans une prière.  Durant cette prière de plusieurs minutes, il a énuméré tous les volcans du pays, toutes les nations mayas du pays, tous les village du lac Atitlan, toutes les parties d’un volcan, les numéros mayas (système vingésimal), etc, etc, etc.  C’était comme un sermon en latin, sauf que ce n’était pas du latin !!! C’était en Tz’utujil la langue partagée par les quelques 100 000 mayas Tz’utujil qui habitent encore dans la région. On a donc compris qu’un mot, et c’était Maltiox (prononcer : maltioche, ce qui signifie "merci")!

Après la longue, longue prière,  les Chamanes ont invité, tour à tour les représentants de chaque « nahual »  à venir recevoir un genre de bénédiction.   Cette partie a commencé avec les Tijax.  C’est le nahual de Thomas-Xavier et Élodie.  L’homme déclame des incantations en frappant doucement chaque articulation et le cœur et la tête.  C’était beau de voir les enfants recevoir tout ça avec respect et curiosité.  Nous aussi, nous avons joué le jeu.

À la suite de ces incantations, les Chamanes ont invité ceux qui ont des douleurs à venir recevoir leurs bons soins (des coups de branches d’herbes sur l’endroit … où ça fait mal !).
Les enfants et Rachel en ont profité pour chercher guérison.  À la suite de ça, Thomas nous a dit qu’il n’avait plus mal au dos.  Avant cette cérémonie, son remède miracle, c’était le gatorade.  Maintenant, c’est Chaman-ade!

Finalement, ce fut une expérience culturelle bien fascinante qui dure près d’une heure trente.

La veille, il y avait une présentation d'habits typiques.  Devinez qui étaient les modèles pour les habits d'enfant?  La réponse au bas de la page...

Samedi, nous subissons ( du verbe subir en espagnol…) le volcan San Pedro.  Nous culminerons à 3000 m.  (mais comme nous partons de 1600 m, ce ne sera que 4 heures de montée...)  Vous aurez droit très bientôt à un compte rendu de cette ascension.

Hasta luego.




vendredi 17 février 2012

EL CHOQUE CULTURAL !


Depuis notre arrivée, voilà maintenant 5 semaines, nous vivons dans une famille maya.  Une formidable famille. Nous y sommes accueillis comme des rois.  Et pour nous la vie est belle.  Il faut dire que nous nous adaptons bien au milieu et que pour nous, vivre dans un milieu où il n’y a pas de siège de toilettes (il est donc impossible pour les hommes et les femmes de faire une dispute sur qui l’a levé, ou qui l’a baissé), que le drain du lavabo arrive dans la douche avant de s’échapper, que les femmes jouent le rôle de nos grands-mères, que la religion tient une place importante dans la vie de la communauté, que la viande chez le boucher est accroché devant nos yeux à l’air libre et qu’elle dégage son odeur… tout ça on était prêt à ça. Et même plus encore. 

façade typique de maison ou de commerce au Guatemala.
Jésus est partout!
Mais vous savez, il arrive toujours un moment comme bon étrange qui ne connaît pas les dimensions culturelles du milieu, où une situation normale à nos yeux n’a pas le même impact.  Voilà, nous avons vécu un moment qui restera un moment ESPECIAL de notre séjour à San Pedro.  Un moment de culture.



La première fois que j’ai dormi chez mon petit copain, je devais avoir 16 ans… À 17 ans, il m’est certainement arrivée de ne pas rentrer coucher à la maison. Et de ne pas avoir tout à fait avoir averti mes parents. Du coup, j’avais mon appartement pour mes études au Cégep. Mais bon, quand s'est arrivé les parents étaient fâchés, on avait droit à un petit sermon... on faisait signe qu'on avait compris les doigts croisés dans le dos!!!

Cette semaine, la plus vieille est sortie avec son copain pour fêter la Saint-Valentin… et n’est pas entrée coucher. Le lendemain matin, lors du déjeuner, la maman nous explique que sa fille n’est pas entrée de la nuit, et que c’est très mal.  Comme nous sommes dans un famille qui va religieusement à l’église… nous comprenons que la demoiselle, n’étant pas mariée avec son copain (avec qui elle est depuis 3 ans) vient de faire un acte contre les valeurs de la famille et que celle-ci n’aurait pas dû faire ça.  

Comme la relation avec la famille est bonne, nous (québécois que nous sommes) ne nous formalisons pas trop de la situation. On trouve pratiquement normal que la demoiselle ait voulu passer du temps avec son amoureux le soir de la Saint-Valentin et que ce dernier ait réussi à la garder près d’elle pour la nuit.  Nous disons alors aux parents que pour nous, à 19 ans, c’est plutôt normal (et même avant).

Et là, la maman dit, « mais elle savait que j’avais une grosse journée aujourd’hui et une grosse semaine de travail, elle n’aurait pas du faire ça ».  Et puis, elle explique qu’elle n’a pas pu dormir de la nuit, ni son mari et sa plus jeune fille.  Ils ont tenté de l’appeler, mais elle avait fermé son téléphone.  Comme les familles sont tissées serrées,  la sœur de la maman vient à la maison.  Ça y est, je me sens comme dans une histoire que me racontait ma mère sur les bonnes manières de son temps.   

Et voilà, le père fait quelques blagues, nous en faisons ensemble sur la jeunesse… Et à un moment, de toute mon innocence je dis, qu’il ne faut surement pas s’inquiéter qu’elle reviendra bientôt, comme il s’agit d’une jeune fille responsable, elle sera là dans quelques minutes.

Et vlan… c’est ici que notre compréhension culturelle s’arrête… Et bien non… elle ne reviendra plus.  Elle est partie vivre avec son amoureux. Une demoiselle qui part avec son copain et qui ne dort pas à la maison sans avertir ne peut plus revenir.  Ça signifie qu’elle est partie vivre avec.  Et vlan… et elle n’est pas encore revenue… et ne reviendra probablement jamais plus. Nous ne pouvions pas comprendre la grandeur du drame avant de savoir vraiment ce que vivaient les parents de cette enfant.

Et voilà pour EL CHOQUE CULTURAL »

vendredi 10 février 2012

Le processus du café, un souhait exhaussé !



Samedi dernier nous avons réalisé une visite de FEDEPMA (Federacion del pueblo Maya) où il nous a été possible de connaître le processus de transformation du café, du lombri-compost, du miel et de la coloration naturel de fil à tisser.  Il s’agit d’une association regroupant pour l’instant 28 familles mayas tz’utujil des villages du sud du lac Atitlan.

En plus d’être certifié équitable, le procédé est biologique à 100%.  Nous avons appris, grâce à notre guide spécialiste du café,  que le café est classé selon la qualité dès la première étape et qu’après avoir vu ça carcasse (pulpa) décortiqué mécaniquement, le grain de café passait par un processus de lavage-fermentation-lavage.  Puis, il est séché au soleil de 2 à 4 jours avant d’être préparé pour l’exportation (plus de 85%)  ou torréfié pour la consommation locale.  À la fin de la visite, nous avons eu une dégustation de café sublime « Arabio bourbon », l’une des quatre variétés de plan cultivée au Guatemala.


Côté écologique, la carcasse du grain de café est récupérée pour nourrir une maternité de bons vers à compost !  Ils élèvent également des abeilles qui pollénisent les fleurs de café et qui produisent un bon miel couleur café.
 


Lors de notre visite, Julia Esther une représentante de l’organisme nous souligne qu’ils souhaitent avoir un vidéo pour mettre sur le web et aussi pour faire la présentation du processus du café. Et talam nous sommes là.  Mercredi prochain, nous aurons une rencontre avec eux pour écrire encore mieux le projet et déterminer les besoins en image.

Un projet à suivre

vendredi 3 février 2012

Qué comer?



Vendredi 2 février 2012,  la fin de notre 3e semaine de classe d’Espagnol.  Ces trois premières semaines nous auront permis de faire le tour des formes plus communes des verbes (présent, passé, imparfait et futur) avec notre professeur Francisco (4h/jr).  Les enfants ont chacun leur prof (Estella et José-Luis) depuis une semaine (3h/jr) et ils ont plus de temps pour assimiler le nouveau vocabulaire et des phrases usuelles en s’amusant à la cachette et en prenant des marches avec eux. 

Nous avons confirmé pour 3 autres semaines, ce qui nous fera 6 semaines en tout. Il nous reste quelques petites villes ou villages à visiter autour du lac et nous n’avons pas encore gravi le volcan San Pedro ni le Nez de l’Indien *!  

Après? 
On y pense de plus en plus sérieusement.  On visitera surement quelques lieux au Guatemala comme Semuc Champey, Antigua, Livingston, peut-être Tikal. 
Ensuite? 
Peut-être une petite île au large du Bélize ou bien directement au Chili.  No sé.

En Espagnol, les trois repas sont : el desayuno, el almuerzo y la cena.  Nous prenons tous ces repas chez notre famille d’accueil sauf le dimanche.  Nous mangeons très bien et en quantité suffisante.  Il n’y a jamais de dessert aux repas, mais il y a assez de sucre dans le thé du soir pour compenser…

Le déjeuner est toujours copieux : omelettes, œufs brouillés, pain doré (tostada francès) ou tostada tout court.  Mais la plupart du temps, ce sont des crêpes avec des fruits et/ou des granolas et du yogourt.  Chaque matin, on nous prépare également un très bon café provenant des montagnes environnantes.  Il est préparé à la méthode « cowboy » et est très savoureux car il ne chauffe pas trop longtemps.

Pour le diner ou le souper, on a de la viande la plupart du temps (poulet frit, pané ou en soupe ou boeuf) et quelques fois des pâtes (sauce tomate ou excellent pesto) ou des fèves (noires ou blanches) accompagnées d’un œuf.  Le repas est accompagné de riz ou de patates et de quelques légumes.  À tous les repas, il y a également les tortillas qui remplacent, le pain ou les doigts pour tasser le riz dans la fourchette ou tenir un morceau de poulet qu’on veut couper.

Les petits qui jouent au "restaurant"
C’est d’ailleurs surement tout un défi de logistique car il n’y a pas de frigo.  Notre mère d’accueil et sa grande fille qui l’aide doivent acheter au jour le jour et elles utilisent des ingrédients naturels : jus d’ananas ou d’orange pressés par elles, tortillas maison, etc.
Ce n’est pas la gastronomie de la France ou de la Turquie, mais on mange très bien.

Le dimanche, on est autonome pour la nourriture.  Alors, on se prend un repas à la maison (des grignotines achetées au dépanneur pour le soir ou le matin selon notre horaire) et deux repas « en ville », ce qui nous coûte un gros 20 à 25$ pour quatre par dimanche !  Si ça continue comme ça, on sera moins endetté en juin qu'on l'était qu’en décembre !


* La montagne au nez d’Indien.

Narice del Indio
La montagne de la ...
À St-Pascal, on a la montagne du Père Coton.  Ici, notre galerie fait face aux montagnes de l’autre côté de la baie dont une se nomme le Nez de l’Indien (la Narice del Indio).
À ne pas confondre avec la face d’Indien à la Pointe de Rivière-du-Loup!!!  Ici la légende dit  que c’est un Indien Maya couché sur le dos, et que viendra un jour où il se relèvera… (peut-être le 21 décembre prochain qui sait!)