vendredi 17 février 2012

EL CHOQUE CULTURAL !


Depuis notre arrivée, voilà maintenant 5 semaines, nous vivons dans une famille maya.  Une formidable famille. Nous y sommes accueillis comme des rois.  Et pour nous la vie est belle.  Il faut dire que nous nous adaptons bien au milieu et que pour nous, vivre dans un milieu où il n’y a pas de siège de toilettes (il est donc impossible pour les hommes et les femmes de faire une dispute sur qui l’a levé, ou qui l’a baissé), que le drain du lavabo arrive dans la douche avant de s’échapper, que les femmes jouent le rôle de nos grands-mères, que la religion tient une place importante dans la vie de la communauté, que la viande chez le boucher est accroché devant nos yeux à l’air libre et qu’elle dégage son odeur… tout ça on était prêt à ça. Et même plus encore. 

façade typique de maison ou de commerce au Guatemala.
Jésus est partout!
Mais vous savez, il arrive toujours un moment comme bon étrange qui ne connaît pas les dimensions culturelles du milieu, où une situation normale à nos yeux n’a pas le même impact.  Voilà, nous avons vécu un moment qui restera un moment ESPECIAL de notre séjour à San Pedro.  Un moment de culture.



La première fois que j’ai dormi chez mon petit copain, je devais avoir 16 ans… À 17 ans, il m’est certainement arrivée de ne pas rentrer coucher à la maison. Et de ne pas avoir tout à fait avoir averti mes parents. Du coup, j’avais mon appartement pour mes études au Cégep. Mais bon, quand s'est arrivé les parents étaient fâchés, on avait droit à un petit sermon... on faisait signe qu'on avait compris les doigts croisés dans le dos!!!

Cette semaine, la plus vieille est sortie avec son copain pour fêter la Saint-Valentin… et n’est pas entrée coucher. Le lendemain matin, lors du déjeuner, la maman nous explique que sa fille n’est pas entrée de la nuit, et que c’est très mal.  Comme nous sommes dans un famille qui va religieusement à l’église… nous comprenons que la demoiselle, n’étant pas mariée avec son copain (avec qui elle est depuis 3 ans) vient de faire un acte contre les valeurs de la famille et que celle-ci n’aurait pas dû faire ça.  

Comme la relation avec la famille est bonne, nous (québécois que nous sommes) ne nous formalisons pas trop de la situation. On trouve pratiquement normal que la demoiselle ait voulu passer du temps avec son amoureux le soir de la Saint-Valentin et que ce dernier ait réussi à la garder près d’elle pour la nuit.  Nous disons alors aux parents que pour nous, à 19 ans, c’est plutôt normal (et même avant).

Et là, la maman dit, « mais elle savait que j’avais une grosse journée aujourd’hui et une grosse semaine de travail, elle n’aurait pas du faire ça ».  Et puis, elle explique qu’elle n’a pas pu dormir de la nuit, ni son mari et sa plus jeune fille.  Ils ont tenté de l’appeler, mais elle avait fermé son téléphone.  Comme les familles sont tissées serrées,  la sœur de la maman vient à la maison.  Ça y est, je me sens comme dans une histoire que me racontait ma mère sur les bonnes manières de son temps.   

Et voilà, le père fait quelques blagues, nous en faisons ensemble sur la jeunesse… Et à un moment, de toute mon innocence je dis, qu’il ne faut surement pas s’inquiéter qu’elle reviendra bientôt, comme il s’agit d’une jeune fille responsable, elle sera là dans quelques minutes.

Et vlan… c’est ici que notre compréhension culturelle s’arrête… Et bien non… elle ne reviendra plus.  Elle est partie vivre avec son amoureux. Une demoiselle qui part avec son copain et qui ne dort pas à la maison sans avertir ne peut plus revenir.  Ça signifie qu’elle est partie vivre avec.  Et vlan… et elle n’est pas encore revenue… et ne reviendra probablement jamais plus. Nous ne pouvions pas comprendre la grandeur du drame avant de savoir vraiment ce que vivaient les parents de cette enfant.

Et voilà pour EL CHOQUE CULTURAL »

1 commentaire:

Anonyme a dit...

comme cela me rappel ma jeunesse, J'ai sûrement dû humilier mes parents. Il faut du temps pour changer, pour accepter l'inconcevable. Liliane