jeudi 31 mai 2012

Cuzco/Cusco/Qosqo (dimanche 27 au jeudi 31 mai)


Comme plusieurs sites dans la région, il y a plusieurs façon d'écrire le nom de la capitale inca: Cuzco, Cusco ou Qosqo.  On en perd notre Quechua!
  
Samedi soir (26), on essaie un nouveau resto sur notre rue.  Encore un menu à 10-15-25 soles (3 à 8$).  Cette fois-ci, ce n’est pas un succès.  Service lent, bouffe moins intéressante, Pisco sour lamentable.  Il faudra revenir à une valeur sûre… la porte d’à côté (le Toqokachi).


Dimanche matin, sur la suggestion de Felcie, nous allons voir la parade qui se déroule à la place d’armes à tous les dimanches. Lors de notre arrivée, c’est déjà commencé.  Il s’agit d’une partie plus protocolaire… les représentants de la ville sont avec un chaman.  En arrière-plan nous avons droit à un groupe de musique des Andes et différents corps d’armée et de police qui exécuteront la première partie de la parade. 

Ensuite, une ribambelle de jardins d’enfants (tous déguisés) de classe de primaire et de secondaire en uniforme scolaire qui marche au pas militaire ainsi que des groupes d’adultes qui font la même chose.  De notre point de vue, ça semble un bel exemple de patriotisme "dictée".  
 

Nous retournons diner au marché et profitons de notre après-midi pour visiter un musée sur la culture inca situé sous une grande église bâtie sur un temple du soleil inca (avenue del sol). Le souper se fera à notre adresse habituelle : la porte d’à côté.  Notre dernier repas avec notre amie française Martine.





 Lundi, on sort de la ville. Aujourd’hui, on va marcher.  On prend le taxi qui nous dépose pour 20 soles au site de Tambomachay à 11km du centre de Cusco dans les collines. Tambo signifie lieu de repos. Sur les 65 000 km de chemins incas, il y avait des tambos à toutes les demies-journées de marche.  Mais celui-ci qui est à une demie-journée de la capitale était particulièrement développé.  

On poursuit notre chemin (en redescendant vers Cusco) en s’arrêtant à Puca Pukara, la forteresse rouge.  


Par la suite, on utilise le sentier qui pique à travers les champs pour visiter le temple de la luna où nous pique-niquerons. Un guide nous met en garde contre les araignées noires. Si elles nous piquent, il faut se rendre d’urgence à l’hôpital.  Merci la vie, on n’en a pas vues. 


Un peu plus bas dans les collines, voici Q’enqo.  C’est un site sacré dont les pierres sont alignées par rapport aux solstices. Pour ce site, nous avons profité des services que nous offrait un guide sur place.  Il a ainsi pu nous présenter les liens entre les différents sites visités et leurs rôles respectifs. 


Nous terminerons cette demi-journée de marche à Sacsayhuamán.  Ce grand site, surplombant Cusco, est le plus impressionnant.  Les enfants y ont même trouvé des cavernes et des glissades en pierre naturelle! 
Ce site est constitué d’un grand mur de pierres assemblées à la manière typique des Incas ainsi qu’une grande place au centre et un amphithéâtre. Ce n’est pas trop clair si c’était un grand temple, un village ou une forteresse inca.  Une journée comme on les aime.




Mardi, mercredi et jeudi matin:
Comme prévu, on se donne du temps pour faire de la révision avec les enfants.  À travers les périodes de révision, on sort un peu.  On retourne au marché.  Cette fois, on se fait servir par quelqu’un qui semble parler moins espagnol que nous !  On aura à peine la moitié de notre commande.  Pour combler notre appétit, on retourne chez El Hada (un jeu de mots : Hada = FÉE et Helada = GLACÉE), notre bon marchand de glaces divines et de cafés fins.  Nous y découvrirons une nouvelle façon de préparer le café… un genre d’alambic!  Ça s’appelle le Siphon.  On y bout l’eau (à cette altitude, l’eau bout à 80 degrés C) dans un premier récipient.  L’eau monte dans un deuxième sous forme de vapeur.  Le barista y met un filtre et du café et après un certain nombre de secondes, il retire le feu et l’eau redescend dans le premier récipient.  Cela donne une infusion de café très subtile.  Cette infusion n’a pas d’attaque comme l’espresso, mais libère les saveurs du café.  C’est intéressant.  Avoir accès à ce genre d’alambic, on remplacerait un de nos 4 espressos quotidiens par une infusion de café.

Jeudi :

Premier temps de repos pour les parents et moment de divertissement intense pour les enfants.  Le Chiquity Club Cusco.  Il s’agit d’un endroit salle de jeux, où il est possible de laisser les enfants durant le temps que nous souhaitons. (ouvre à 9h00 et ferme à 20h00).  Ils peuvent être accompagnés des parents ou rester seuls pour 5 soles de l’heure chacun.  Nous en avons profité pour faire des emplettes, prendre du repos et préparer nos bagages pour aller à Machu Picchu! Ce lieu n’est pas encore dans les guides touristiques… il s’agit d’une suggestion de Felcie et Vladi ainsi que de Claire et Olivier que nous avons revus par hasard dans une petite rue de Cusco.

Ils nous ont aussi suggéré une Cebicheria (El Paisa) où nous avons savouré deux excellents cebiches. C’est situé assez bas sur Avenue del Sol.  On nous a servi un leche de tigre (jus de cebiche, miam! Piquant et limeux, on aime ça!) Nous avons aussi eu droit à l’explication sur la préparation du cebiche. Les morceaux de poissons et de fruits de mer frais sont plongés dans le jus de lime juste au moment de venir nous les servir. Un vrai délice. Une grande spécialité péruvienne.









Le musée du Chocolat aura été notre dernière visite à Cusco.  Tuyau refilé par une maman rencontrée au Chiquity club.  Nous y avons vu le processus de culture et cueillette du cacao et de fabrication du chocolat.  En arrivant on nous a fait goûter une infusion de cacao… miam. Rachel en rapporte pour les curieux!  Après la visite, nous nous commandons chacun un lait au chocolat « à faire soi-même ». Deux possibilités : le style maya (miel et piment broyé) ou l’européen (cannelle et clou de girofle).  Le serveur nous apporte le lait chaud et les ingrédients pour que nous préparions chacun le nôtre à notre goût.  C’était bon, et c’est aussi à refaire!
 
Autres spécialités péruviennes que nous pouvons voir souvent dans les restos et chez les vendeurs sur la rue :
  • La Chicha (jus de maïs ou de quinoa).  Ça se boit!  À Cuzco, beaucoup de Chicha Morada (fait avec du maïs mauve-noir).
  • Les œufs de cailles : petit œuf cuit dur, vendu en paquet de 4 pour 1 sol.  Le vendeur se promène avec son chariot qui contient dans son bas une cage avec des cailles.  Probablement pour prouver que ses œufs sont frais… On en est à se demander s’ils sortent cuits durs!!! Élodie aime ça.
  • Le Yogi : un pogo, saucisse industrielle (style hot dog) au poulet avec fromage avec enrobage de friture fait dans un gaufrier.  Pour un sol. Ça bouche un coin. Mais faut pas penser à la technique de fabrication de la saucisse!
  • Les figues de barbarie : aussi nommé poire de cactus, c’est frais et juteux… mais attention pleine de petits noyaux.
  • Morceaux de cannes à sucre : vendu déjà coupé pour 1 sol. Il suffit de mâcher la tige pour en extraire l’eau sucrée. Hé oui, c’est avec ce jus que l’on fait le sucre!
  • Beignets aux légumes : nous n’y avons pas encore goûté, mais il y en a pour tous les goûts.
  • Pisco au jus de fruits : c’est simple, c’est comme c’est écrit. Mais le seul que nous avons goûté est celui au jus de lime (le fameux Pisco sour!)
  • Les grains de maïs géants éclatés (ils font au moins  4 cm carrés)


Cusco est une ville assez touristique, elle a plusieurs charmes et c’est une destination populaire depuis plusieurs années.  Pour ses raisons, la sollicitation de rue y est très présente : massage, dessins, bijoux, resto, tours, tuques, dames en habit traditionnel offrant se faire pauser avec son bébé lama en échange de quelques soles, et autres babioles. C’est un des rares défauts de Cusco.  Après 10 jours de déambulation, nous tentons de les éviter ou de les ignorer.  On nous aborde aussi souvent en Anglais.  C’est dommage.

Fait cocasse : On a remarqué cette semaine, beaucoup d’adultes et d’enfants qui ne sont pas gênés de faire pipi dans la rue.  C’est probablement pour ça qu’on a vu ce slogan (qu’il faut sans doute prendre au second degré) ...

Vendredi matin, on prend le train pour Aguas Calientes.  Le lendemain, ce sera le Machu Picchu.  On vous racontera lorsqu’on sera redescendu sur terre!

mercredi 30 mai 2012

Dans la série « trucs de touriste » : Comment aller à Machu Picchu : transport, dodo et ascension.


Quand on consulte les guides, ça semble être toute une aventure de se rendre à Machu Picchu.  Il n'y a pas de route qui se rend jusqu'à Aguas Calientes, le village au pied du Machu Picchu.
Options:

  • Rando de 4 jours (le fameux chemin de l’Inca et ses variantes), 
  • mix bus colectivos-rando (en longeant la voie ferrée) 
  • ou train.  
  • L’option la plus simple (ou presque ... et la moins documentée) c’est de prendre un tour depuis Cuzco avec voiture et chauffeur (qui nous arrête à 2h30 de marche de Aguas Calientes à Hidroelectrica), un guide nous prends en charge pour cette marche,  repas, dodo et entrées au site comprises : 120$ par personne.  

Nous avons choisi le train (parce que nous ne connaissions pas l’option du tour organisé en voiture).  C’est plus cher, mais on n’aura pas de tracas.  Départ de Poroy (à rejoindre en taxi : 15 km de Cusco) et arrivée à Aguas Calientes 4 heures plus tard, la petite ville au pied du Machu Picchu.  Le retour se fera le lendemain par le même moyen. Cela coutera 140$ par adultes et 70$ par enfant (aller-retour).

Nous dormirons à Aguas Calientes dans un hostel de la chaîne Pirwa (notre 4e …).  Coucher à Aguas Calientes permet de pouvoir monter le Machu Picchu dès 5h du matin (le sentier n’ouvre pas avant) afin d’être au site avant les hordes de touristes japonais (et aussi chinois et coréens … du sud) et américains.  Arriver au site prend une heure.   Nous aurons la journée pour visiter le Machu Picchu et faire l’ascension du « jeune pic » qui surplombe le site sacré (Huayna Picchu). 

Machu Picchu n’est pas si en hauteur que ça.  Environ 2500 m. (Cuzco est vers les 3400 m. et le lac Titicaca est à 3800 m.)  Le mal de l’altitude (soroche) ne devrait pas trop nous nuire.

Pour aller sur le Machu Picchu, il faut réserver sa place.  Aujourd’hui, l’accès est limité à 2500 personnes par jour (et à 400 pour aller un peu plus haut sur le Huayna Picchu).  Nous avons fait la réservation via le site officiel du ministère de la Culture plus de deux semaines à l’avance.  Nous pouvons aussi réserver dans certaines banques et auprès d’agences.  Attention aux faux revendeurs sur les places de Cuzco !   Pour nous, l’entrée à Machu Picchu et à Huayna Picchu était de 156 soles par personne (environ 35$).  Il y a un prix pour enfant, mais via le site web, c’était inaccessible.

Bref, pour une rare fois dans notre voyage, nous avons tout réservé bien à l’avance.  Mais on croit que le jeu en vaut la chandelle.  À près de 250$ par personne, on a hâte de voir ce site parmi les « nouvelles » merveilles du monde.  On vous donnera un compte rendu quand ce sera fait !

samedi 26 mai 2012

Cuzco, la Rome des Incas (ici depuis le 23 mai)


Un siècle avant la conquête espagnole, les Incas contrôlaient un vaste territoire couvrant le Pérou, l’Équateur, la Bolivie ainsi que la moitié nord de l’Argentine et du Chili.  Pour assurer ce contrôle, des chemins parcouraient le territoire et tous partaient de Cuzco.

En plus des chemins, les toits de tuiles rouges qu’on retrouve à Cuzco peuvent faire penser aux vieilles villes d’Espagne ou d’Italie.  Mais dans les rues, on est vraiment au Pérou.  On se sent vraiment au cœur de l’histoire, un peu comme dans le Vieux-Québec, mais à puissance 10.  Rues, ruelles, bâtiments coloniaux bâtis sur murs incas, églises, palais… tout impressionne.  C’est vraiment une ville intéressante… Et pas chère.  Nous sommes ici pour 12 nuits et ça nous coûte 40$ la nuit pour une suite familiale sans salle de bain privée (en hostel). 

Les repas aussi ne nous coûtent pas trop cher.  Sur la rue de notre hostel, on mange pour 3 à 5$ par personne (entrée, plat et breuvage).  Au marché San Pedros, on mange la même chose pour 1,50$ chacun.  Et c’est bon. Ce sont nos amis rencontrés à San Pedro de Atacama, que nous avions retrouvé au Pirwa d’Aréquipa (et qui sont ici aussi) qui nous font visiter et découvrir ces endroits.  De nouvelles amitiés fort intéressantes.

Le marché San Pedro n’est pas un bâtiment particulièrement beau (et les toilettes… turques au sous-sol sont vraiment repoussantes).  Par contre, ce qu’on y trouve à l’intérieur est vraiment intéressant.  En plus des tables alignées des nombreux comptoirs-bouffes on y trouve de tout : de bons jus naturels, des larves d’insectes, des gâteaux, des grenouilles, des tissus locaux, des herbes médicinales, du aktchouk (à vos souhaits!) et des … patates (et des ocas)  Quand nous y étions, nous avons vécu notre première pluie en trois mois. Une pluie accompagnée de grêlons.  Un fait rare en mai ici.

Notre hostel (un Pirwa encore) est situé dans le quartier San Blas.  Hostel mieux qu’à Puno, mais moins intéressant que celui d’Arequipa (qui fait partie de notre top 3... c’est dur à battre). Un beau petit quartier historique à flanc de colline. À 10 minutes à pied du centre et de la Plaza de Armas.

Vendredi matin, nous sommes parties à l’aventure dans la montagne au-delà de notre quartier.  On voulait atteindre le Cristo juché en haut de la colline.  La montée est dure.  On dirait qu’on a le souffle plus court ici à 3500 m que sur le lac Titicaca à 4000m.  Finalement, on n’était pas partie dans la bonne direction.  On a réussi à retrouver notre chemin en restant dans la montagne, et rendu au sentier principal, on tombe sur un gigantesque mur inca avec de grosses pierres bien calées, mais à angles irréguliers.  Nous nous avançons un peu, mais il faut payer pour aller plus loin.

Ici, pour visiter les ruines, il faut se procurer un billet à chaque fois (40 à 70 Soles [12 à 25$]) ou acheter la passe générale (130 Soles).  C’est ce que nous ferons et nous reviendrons voir ses ruines impressionnantes munies de ces passes.

Vendredi, nous avons rencontré Felcie, une amie de Lucie (la rayonnante Lucie Dumont qui guide avec le chaleureux Claude).  Belle rencontre et pleins de bons conseils pour découvrir la ville.  On comprend pourquoi Lucie et Felcie sont amies.   

Samedi, nous sommes allés visiter les recommandations de Felcie : le marché de Tupac Amaru, la galerie d’art de la rue Arequipa et la gelateria adjacente.  Cette dernière est une belle découverte.  Barista sympathique, bonnes gélatos (orange et cardamone, tarte au citron et anis étoilé).  On va y retourner. Il sera possible de vivre une nouvelle expérience chimique!!! Une nouvelle manière de faire du café. On vous en reparlera.  
 
Sur la Place d’Armes, il y a une Feria d’Arte Totale!  C’est intéressant.  On y croise Felcie par hasard avec son mari Vladi.  Bien sympathique lui aussi.  Il nous demande de transmettre ses salutations à sa belle Lucie.  « Salut Lucie! ».

Dans les prochains jours (nous sommes à Cuzco jusqu’au 3 juin), nous allons probablement prendre une journée pour visiter les ruines près de Cuzco (aller en taxi et retour à pied) et une autre pour d’autres sites un peu plus loin (Moray et les salines à cheval ou à vélo).  Par contre, les autres journées serviront surtout à faire de la révision pour les examens de l’école avec les enfants.

mercredi 23 mai 2012

Lac Titicaca – suite : 22 mai, c’est la fête de David



On doit déjeuner à 6h20, mais le soleil et le son des paysans aux champs nous réveillent bien avant 6h.  Pour déjeuner, on nous sert …. Des crêpes (congé de patates) et un bon petit pain maison.  Le tout accompagné d’une infusion de Muña Muña, une herbe aromatique qui aurait des vertus pour la digestion et les maux de tête. Durant notre voyage, nous avons goûté, sentis ou entendu parler d’autres plantes aromatiques ayant des effets bénéfiques.  Étrangement, elles ont presque toutes des noms doubles : muña muña, rica rica, pingo pingo (du viagra naturel).  On a aussi pu goûter à la feuille de coca.  Pas très aromatique, mais ça se boit en infusion, se mange en pastille ou se place dans le creux de la joue (on ne chique pas, on la laisse macérer dans sa bouche).  C’est peut-être la somme de toutes ces herbes le secret de la longévité des insulaires !

Avec la famille de Suisse-Brésiliens qui partage la même famille d’accueil, on chante bonne fête à David en Portugais, et la famille d’accueil lui confectionne un joli collier de fleurs.  C’est gentil et sympathique.  Lorsque nous leur posons la question sur ce qu’ils font eux pour leur anniversaire… ils répondent tout simplement qu’il s’agit d’une journée comme d’une autre. Et qu’en fait, ils ne font rien de spécial.

Nous partons de la maison aux environs de 7h30 pour nous diriger au quai.  Les femmes du village nous disent au revoir.

À une heure de navigation, nous accostons sur l’île de Taquile.  Une île un peu plus grande que la précédente, mais aux flancs tout aussi abrupts et terrassés.  Nous y ferons une belle randonnée d’environ 1 heure avant d’arriver à la place centrale d’un petit village.  Cette île se parcourt par de jolis sentiers de pierre.  Il n’y a pas de routes ni de voitures. Nous croisons des insulaires en habits traditionnels.  Une petite explication nous permet de distinguer les hommes mariés (tuque rouge à motifs) des célibataires (tuque à base colorée, mais au haut beige) comme les femmes mariées (châle à pompons au centre foncé) des célibataires (pompons au centre plus clair).  Les hommes en poste d’influence ont des tuques encore plus colorées alors que le chef porte un chapeau à rebord par-dessus sa tuque.
Deux célibataires
Au diner, nous aurons une soupe de quinoa et un plat de truite… canadienne.  Il paraît que c’est de la truite du Canada qui aurait ensemencé le lac Titicaca.  Ça ressemble à de la truite mouchetée de la variété titicacanada !   Un petit goût familier.  Après ce bon diner dans ce village, nous regagnons le bateau et naviguons plus de 3h pour le retour vers Puno. 

En partant, nous avons presque laissé David fêter son anniversaire sur l’Ile de Taquile !
Le bateau était parti sans lui… il était parti à la toilette… le guide croyait que c’était celle du bateau. Nous nous en sommes rendu compte à temps, le bateau a fait demi-tour.  David ne s’est presque pas aperçu de ce qui se passait… puisqu’il arrivait à peine sur le quai.

En soirée, nous avons été acheté nos billets de train pour le Machu Picchu.  Ce n’est pas donné… mais nous avions vérifié pour différentes options et celle-ci était la plus simple pour revenir sur Cuzco.

Pour Souper… Un resto, sans-façon où nous avons pris chacun une assiette.  Nous avons tellement mangé (cebiche, brochette d’alpaga, aile de poulet et steak de lomo especial (avec œuf, jambon, fromage grillé), que nous remettrons au lendemain le gâteau d’anniversaire de David.  Bonne fête David !!!

Puno et le lac Titicaca - 20-21 mai



Depuis le début du voyage, un lieu où Rachel souhaitait se rendre était le Lac Titicaca au Pérou.  Pour quelles raisons… à cause de son nom, mais aussi parce qu’il s’agissait du Lac navigable le plus haut du monde.

De Arequipa à Puno, c’est 6 heures d’autobus.  On se croirait en avion, car « l’agent de bord » fait des annonces au micro comme si nous étions sur une ligne aérienne internationale (consignes de sécurité, repas à bord, message sur l’altitude, etc.). Le paysage est moins désertique qu’entre le Pacifique et Arequipa : plus de faunes, plus de flores, plus de montagnes.  En chemin, nous croisons quelques exemples de l’architecture rococo péruvienne : des toboggans intergalactiques et une université en flute de pan (merci Nicolas pour l’image).

Arrivée à Puno, nous prenons place dans notre hostel. Le Pirwa de Puno est beaucoup moins intéressant que celui d’Arequipa. Mais bon, nous y serons que pour 2 nuits.

En soirée, nous allons au centre pour souper.  Après quelques recherches, nous allons dans le resto où Thomas souhaitait aller.  C’est là que nous avons fait notre première expérience de cuy !!! Eh oui, du cochon de Guinée grillé.  Le cousin du cochon d'Inde que nous avons dans nos animaleries au Québec !!!

Il arrive sur le ventre dans l’assiette, sur un nid de patate.  On distingue bien son museau, mais ses yeux sont cachés par une patate.  Quand on le retourne, on peut apprécier toute sa dentition. Et vous savez.  C’est bon.  Un goût qui se rapproche de la cuisse de poulet.  Élodie et Thomas ont disséqué cet animal. Thomas a gardé quelques dents en souvenir et Élodie a goûté aux yeux (miam, ça goûte le fromage !) et à la cervelle (ouache, ça goûte le gras !).  Elle lui a aussi mangé la langue, car vous savez, tout se mange.  On avait aussi un ragout d’alpaga qui était savoureux.
 

À la table d’à côté, il y avait un jeune couple de Québécois.  On en a revu trois autres le lendemain.  C’est la première fois que nous rencontrons autant de Québécois depuis le début du voyage (autant en 2 jours que depuis notre départ du Guatemala).  Le Pérou semble une destination touristique mieux connue des Québécois.  C’est aussi une destination plus touristique (plus « mise en tourisme » ; plus « packagée ») que le Chili ou l’Argentine.  Cela enlève un peu de spontanéité, mais quand les produits sont bien montés, comme notre séjour sur l’île d’Amantani (voir ci-dessous), l’expérience est bien vécue.    

Lundi matin 8h, un taxi nous amène au port pour notre excursion de 2 jours sur le lac Titicaca.  On pourra dire à tous ceux pour qui le nom du lac flotte dans l’inconscient, que nous l’avons navigué.  Le lac est très grand.  Il est plus large que le fleuve chez nous, mais les montagnes au loin font un peu penser à notre paysage charlevoisien.  Par contre, quand on scrute un peu plus vers le sud-est, on aperçoit quelques sommets enneigés des Andes.  Et de chaque côté de la grande baie qui nous fait quitter Puno, les flancs sont tous aménagés en terrasses de culture (patates, ocas [genre de très bon topinambour], quinoa, blé, fèves et pâturage pour moutons).

Première étape, à 4 ou 5 km de Puno : les iles flottantes.  Il s’agit d’environ 65 îles assises sur des cubes de terre (genre de tourbe flottante) sur lesquels reposent 3 mètres d’épais de roseaux. Nous sommes arrêtés sur une des îles (Jachatata).  Son « président » (car chaque île à son président) nous a fait une présentation de la conception des îles, des maisons de roseaux et de leur mode de vie.  Ensuite, par groupe de 3 ou 4, nous sommes « invités » par une locale à visiter une maison et surtout admirer l’artisanat qu’elle a conçu. On se procure un carrée de tissu rouge avec des motifs locaux (le carré rouge pourra servir au Québec !) et de petits bateaux jouets en roseaux ; des répliques de leur Volkswagen (nom qu’ils donnent à leurs petits canots). 

Nous quittons la petite île flottante de Jachatata pour nous rendre vers l’île capitale où nous avons fait étamper nos passeports pour un sol : Islas Uros, Lago Titicaca, 3827 m.  Pour nous rendre sur cette île, le président de Jachatata nous invite (pour 10 Soles par adultes) à une balade en Mercedez Benz (leur bateau cérémonial en roseau, plus gros que les VW !).  En quittant son île, les femmes nous chantent des comptines en Aymara (langue des habitants des îles Uros) et en Quechua (langue commune imposée par les Incas), mais aussi en Espagnol, en Anglais, en Italien et en Français (Alouette, gentille alouette…).  Un peu kitsch et rigolo.  Là, avec la mise en scène de leur artisanat et ces chants, on s’éloigne de l’expérience authentique !  Par contre, cette forme de tourisme semble correspondre à d’autres aspects du tourisme solidaire puisque, comme sur les autres îles que nous visiterons, les groupes de touristes profitent en alternance à chaque communauté (une communauté étant un petit groupe d'îles avec ses quelques familles).
 
Nous reprenons ensuite notre bateau pour nous diriger vers l’île d’Amantani, 3 heures plus au large.  Ce soir, nous couchons chez l’habitant.  Nous y sommes accueillis par les femmes de la communauté Colquecachi.  C’est leur tour cette semaine de recevoir des touristes pour les 4 prochains jours (4 jours par mois).  Sur l’île, il y a 10 communautés et environ 300 habitants.  Une jeune femme en habits traditionnels s’approche, elle peut accueillir deux familles. Elle s’appelle Jugy.  Ce sera nous et une famille suisse francophone habitant au Brésil depuis 5 ans.  Les Suisses ont un petit garçon de 4 ans qui aime bien Thomas-Xavier et dans notre famille d'accueils il y a un petit garçon de 7 ans (Jefferson) que nous ne verrons pas beaucoup.  

Pour nous rendre « chez-nous », il faut monter pendant une bonne demi-heure dans l’île.  C’est éprouvant, car le lac est déjà à 3827m et la maison doit être à plus de 4000m.  En journée, le temps est relativement doux, il ne fait pas trop froid.  En soirée, ça se refroidit, mais pas autant qu’en Argentine et au Chili.  Ici, nous sommes dans les tropiques (car nous sommes entre l’équateur et le tropique du capricorne) !

Pour dîner, on nous sert une soupe de quinoa avec des patates puis une assiette de fromage grillé avec … des patates et des ocas (c’est très bon). 

En après-midi, le groupe se retrouve pour une ascension de l’île. Avant de monter, les enfants (vite rejoint par plusieurs adultes) auront eux le temps de jouer au soccer ensemble au centre du village.  Un effort assez lourd à 4000 m.  Thomas en eu mal à la tête lorsqu'est venu le temps de monter.    Mais un peu de repos au sommet  et tout allait bien.

Il y a 2 sanctuaires sur les 2 sommets (vers 4160 m.)  Pachamama (terre-mère) et Pachatata (terre-père).  Belle montée, encore éprouvante, mais avec de petites pauses, nous pouvons poursuivre.  De là-haut, la vue est belle sur le lac, sur les aménagements en terrasse de l’île et sur le coucher de soleil.  On cherchait ce qui caractérise (ou différencie) le paysage péruvien de ceux plus au sud.  Eh bien ! c’est la marque de l’humain.  Ici, les paysages ne sont pas sauvages, ils sont humanisés.  Des sentiers de pierres, des terrasses de cultures, des stèles et portes en arcades. 

En soirée, pour le souper, on nous offre une soupe de maïs et de … pommes de terre ainsi qu’un plat de riz avec pommes de terre et de matascas (autre légume racine) dans une sauce savoureuse.  Ici, on aurait tendance à tout appeler « pomme de terre » comme les Espagnols l’ont fait lors de la conquête, mais les Quechuas sont fiers de dire que ce n’est pas des pommes de terre.   



Dans le fond de la petite cuisine, on aperçoit un homme qui mange dans le coin.  C’est l’aïeul de la famille.  Il aurait 115 ans.  Ouais, il faudra se mettre aux patates si on veut vivre aussi vieux.

Ensuite, on nous enfile des habits traditionnels et on nous accompagne à la fête.  Durant une bonne heure, on nous fera danser dans le centre communautaire.  C’est David qui ouvre la « baile » (danse) avec notre mère d’accueil Jugy (prononcer Juri… presque comme July).  Étrangement, peut-être pour éviter que le party ne lève trop, le petit groupe local prend une pause de 5 minutes entre chaque chanson.

Nous remontons vers notre petite maison sous le magnifique ciel étoilé de l’hémisphère austral.  Andrée, la belle-mère de Jugy, nous accompagne et nous montre la constellation de la Croix du Sud.





samedi 19 mai 2012

Arequipa – Pérou : la cité blanche - 17-20 mai


C’est en fin de journée que nous sommes arrivés à Arequipa.  Après Thomas-Xavier de malade, Élodie aussi a eu le mal des transports.   Pas surprenant avec nos mauvaises places dans l’autobus et les montagnes péruviennes qui ont l’air de montagne russe… Sur le coup, nous sommes fatigués alors nous avons hâte d’être à l’hôtel et de prendre une bonne douche.  C’est pas facile les transports de nuit sur le corps… on dort pas très bien assis dans un autobus. 

À notre arrivée, nous prenons un taxi (7 nuevo sol, (pas tout à fait 2,50$)), pour au moins 15 minutes entre la gare d’autobus et l’hostel.  Surveillant la ville, on aperçoit le volcan Misti.  En arrivant à l’hostel on prend le temps de se reposer.  Les enfants décident de demeurer dans leur chambre et l’aire commune pendant que nous allons chercher le souper.  Et voilà, nous entrons pour vrai dans la cité blanche et dans son marché !
C’est un beau grand marché typique avec des étalages de fruits et de légumes (dont des montagnes de patates, ici on en cultive plus de 4000 variétés !), de viandes, d’épices, … et de pleins de choses qui en font un marché. 


Cette ville se fait appeler la cité blanche parce que la majorité de ses murs sont faits de tuf volcanique aussi appelé sillar.  C’est un genre de pierre faite de sédiments blancs compactés avec des petites roches emprisonnées à l’intérieur.  Ce qui donne un charme certain à la ville.  Mais il manque quelque chose...

Petite information sur l’hostel que nous avons trouvée : En effectuant nos recherches sur l’hébergement au Pérou, nous sommes arrivés par hasard sur le site de la bannière Pirwa Hostels.  C’est une chaine association d’une dizaine d’hostels au Pérou et en Bolivie.  Nous n’avions aucune idée de ce qui nous attendait.  Une chose était sûre, c’est que c’était excellent pour notre budget.  Nous sommes toujours à la recherche d’hébergement pour moins de 60$ la nuit.  Là, on s’en sort pour 55$, le déjeuner compris pour toute la famille.  Non seulement c’est abordable, mais c’est propre et l’accueil est excellent. Nous avons chacun nos chambres (parents et enfants) qui sont pleines de boiseries (coffrages) sur les murs et d’ornementation de plâtre au plafond.  Nous sommes enchantés. Le bonheur de plus, c’est la possibilité de faire laver notre linge pour pas chère du tout (qui en avait grandement besoin après le désert, nous avions accumulé pas mal de poussière et de … vomi), de réserver l’autobus, de réserver notre sortie sur les îles du lac Titicaca ainsi que notre chambre d’hôtel à Puno. 

Lors de notre recherche au Chili, nous avons partagé cette adresse à nos nouveaux amis qui partaient le même jour que nous pour le Pérou.  Nous avons donc eu le plaisir de les revoir et de partager avec eux un verre (ou 3) de Pisco et le petit déjeuner.  Nous aurons probablement l’occasion de les revoir à Cuzco.  

Ici les gens sont pleins d’attention. Au déjeuner nous avons droit à un bon jus pressé (mangue et fruit de la passion). On nous aide pour faire des réservations, des idées de restaurants, des endroits à visiter. David a même eu le plaisir de recevoir un petit cadeau (des caramels) pour son anniversaire à venir.  Nous les avons commencés… ils sont délicieux. 

Pour notre première journée à Arequipa nous avons visité la place du centre. Il y avait des jeunes partout en habit scolaire avec des drapeaux, des bannières de leur école.  On venait probablement de manquer une représentation de parade.  Nous avons aussi visité une église (en tuf volcanique très épais pour résister aux tremblements de terre) qui contenait les toiles d’un peintre de l’École de Cuzco.  Le seul hic, elles étaient mal éclairées, alors il était difficile de profiter pleinement des œuvres.  Mais il manque quelque chose.

Nous nous prenons chacun un petit churro pour patienter jusqu'au diner.  C'est un peu gras, mais très bon.

Nous sommes un peu perdu en cherchant un restaurant hors du centre, parce que le plan que nous avions ne couvrait pas cette partie. Et qu’il manquait quelques noms de rue sur le plan.  Alors après plus 1h30 de viraillage, nous avons trouvé le bon quartier, mais avons opté pour un autre restaurant.  Bon coup.  Nous nous sommes régallés.  Un resto de fruit de mer… alors cebiche, causita de congrejo, sopa de marisco et picante de pescado ! Un régal. Surtout après un mois de viande rouge !



En après midi, comme c'est la journée des musées, l'entrée est gratuite.  Nous allons voir un petit musée archéologique est y voyons quelques momies de jeunes sacrifiées du temps des Incas.  Ces sacrifices visaient à calmer les soubresauts de la nature (sécheresse, tremblements de terre, éruptions, etc.) ou à aider les empereurs incas malades.

Nous sommes retournés vers le marché où nous avons fait les emplettes pour le souper.  Les enfants étaient avec nous.  Entre grenouilles séchés, têtes de mouton, fruits exotiques et montagnes de patates, ils ont été dépaysés. Mais il manque quelque chose…
 
Le deuxième jour, nous sommes partis visiter  le grand monastère de Santa Catalina.  C’est une ville dans la ville.  Des rues, des chambres de nonnes, des cloitres, chapelles, etc.  On en a appris plus sur la vie des riches espagnoles devenues dominicaines cloitrées accompagnées de leurs servantes. Et ça nous a permis de faire un petit cours d’histoire aux enfants.  

On y a vu aussi quelques cuis en cage.  Il s'agit de petit cochons de Guinée (proche de nos cochons d'Inde).  Les enfants les ont trouvés bien mignons.  Nous leur avons dit que nous en mangerions bientôt. Ici, c'est un met national.

On dine chez un turc (pour faire Péruvien !).

Par la suite, nous  avons poursuivit notre après-midi dans un parc ouvert seulement les fins de semaine et les jours fériés.  On l’a découvert la veille pendant qu’on était perdu !  On y trouve des petits jeux d’enfants, des gitanes (pour lesquelles les policiers nous mettent en garde) et quelques animaux en cage (singe, paons, tortues, canards, etc.).  Un oasis pour les enfants.  Une pause pour les parents.

Sur la rue, il y a des taxis partout.  Des petits petits taxis. Ils roulent dans une anarchie totale  accompagnée d’une cacophonie de sifflets d’agent tentant d’assurer la fluidité aux intersections. Ici, sur les panneaux rouges octogonaux, il est écrit PARE.  Ça doit être un dérivé de PARURE, car aucun chauffeur n’en tient compte. 


Voilà, on a trouvé ce qu’il manquait ici.  Il n’y a pas de chien errant.  Aucun. Ninguno.  Zéro.  Un agent de sécurité nous dit qu’ici, on s’en occupe au fusil.  Voilà ce qui explique une grande partie de la propreté de cette ville !  Thomas, notre radar à caca de chien, est donc en vacances !