Depuis le début du voyage, un lieu où Rachel
souhaitait se rendre était le Lac Titicaca au Pérou. Pour quelles raisons… à cause de son nom,
mais aussi parce qu’il s’agissait du Lac navigable le plus haut du monde.
De Arequipa à Puno, c’est 6 heures d’autobus. On se croirait en avion, car « l’agent
de bord » fait des annonces au micro comme si nous étions sur une ligne
aérienne internationale (consignes de sécurité, repas à bord, message sur
l’altitude, etc.). Le paysage est moins désertique qu’entre le Pacifique et
Arequipa : plus de faunes, plus de flores, plus de montagnes. En chemin, nous croisons quelques exemples de
l’architecture rococo péruvienne : des toboggans intergalactiques et une
université en flute de pan (merci Nicolas pour l’image).
Arrivée à Puno, nous prenons place dans notre
hostel. Le Pirwa de Puno est beaucoup moins intéressant que celui d’Arequipa.
Mais bon, nous y serons que pour 2 nuits.
En soirée, nous allons au centre pour
souper. Après quelques recherches, nous
allons dans le resto où Thomas souhaitait aller. C’est là que nous avons fait notre première
expérience de cuy !!! Eh oui, du cochon de Guinée grillé. Le cousin du cochon d'Inde que nous avons
dans nos animaleries au Québec !!!
Il arrive sur le ventre dans l’assiette, sur
un nid de patate. On distingue bien son
museau, mais ses yeux sont cachés par une patate. Quand on le retourne, on peut apprécier toute
sa dentition. Et vous savez. C’est
bon. Un goût qui se rapproche de la
cuisse de poulet. Élodie et Thomas ont
disséqué cet animal. Thomas a gardé quelques dents en souvenir et Élodie a
goûté aux yeux (miam, ça goûte le fromage !) et à la cervelle (ouache, ça
goûte le gras !). Elle lui a aussi
mangé la langue, car vous savez, tout se mange.
On avait aussi un ragout d’alpaga qui était savoureux.
À la table d’à côté, il y avait un jeune
couple de Québécois. On en a revu trois
autres le lendemain. C’est la première
fois que nous rencontrons autant de Québécois depuis le début du voyage (autant
en 2 jours que depuis notre départ du Guatemala). Le Pérou semble une destination touristique
mieux connue des Québécois. C’est aussi
une destination plus touristique (plus « mise en tourisme » ;
plus « packagée ») que le Chili ou l’Argentine. Cela enlève un peu de spontanéité, mais quand
les produits sont bien montés, comme notre séjour sur l’île d’Amantani (voir
ci-dessous), l’expérience est bien vécue.
Lundi matin 8h, un taxi nous amène au port
pour notre excursion de 2 jours sur le lac Titicaca. On pourra dire à tous ceux pour qui le nom du
lac flotte dans l’inconscient, que nous l’avons navigué. Le lac est très grand. Il est plus large que le fleuve chez nous,
mais les montagnes au loin font un peu penser à notre paysage charlevoisien. Par contre, quand on scrute un peu plus vers
le sud-est, on aperçoit quelques sommets enneigés des Andes. Et de chaque côté de la grande baie qui nous
fait quitter Puno, les flancs sont tous aménagés en terrasses de culture
(patates, ocas [genre de très bon topinambour], quinoa, blé, fèves et pâturage
pour moutons).
Première étape, à 4 ou 5 km de Puno : les
iles flottantes. Il s’agit d’environ 65
îles assises sur des cubes de terre (genre de tourbe flottante) sur lesquels
reposent 3 mètres d’épais de roseaux. Nous sommes arrêtés sur une des îles
(Jachatata). Son « président »
(car chaque île à son président) nous a fait une présentation de la conception
des îles, des maisons de roseaux et de leur mode de vie. Ensuite, par groupe de 3 ou 4, nous sommes
« invités » par une locale à visiter une maison et surtout admirer
l’artisanat qu’elle a conçu. On se procure un carrée de tissu rouge avec des
motifs locaux (le carré rouge pourra servir au Québec !) et de petits
bateaux jouets en roseaux ; des répliques de leur Volkswagen (nom qu’ils
donnent à leurs petits canots).
Nous quittons la petite île flottante de
Jachatata pour nous rendre vers l’île capitale où nous avons fait étamper nos
passeports pour un sol : Islas Uros,
Lago Titicaca, 3827 m. Pour nous
rendre sur cette île, le président de Jachatata nous invite (pour 10 Soles par
adultes) à une balade en Mercedez Benz (leur bateau cérémonial en roseau, plus
gros que les VW !). En quittant son
île, les femmes nous chantent des comptines en Aymara (langue des habitants des
îles Uros) et en Quechua (langue commune imposée par les Incas), mais aussi en
Espagnol, en Anglais, en Italien et en Français (Alouette, gentille alouette…).
Un peu kitsch et rigolo. Là, avec
la mise en scène de leur artisanat et ces chants, on s’éloigne de l’expérience
authentique ! Par contre, cette
forme de tourisme semble correspondre à d’autres aspects du tourisme solidaire
puisque, comme sur les autres îles que nous visiterons, les groupes de
touristes profitent en alternance à chaque communauté (une communauté étant un petit groupe d'îles avec ses quelques familles).
Nous reprenons ensuite notre bateau pour nous
diriger vers l’île d’Amantani, 3 heures plus au large. Ce soir, nous couchons chez l’habitant. Nous y sommes accueillis par les femmes de la
communauté Colquecachi. C’est leur tour
cette semaine de recevoir des touristes pour les 4 prochains jours (4 jours par
mois). Sur l’île, il y a 10 communautés
et environ 300 habitants. Une jeune
femme en habits traditionnels s’approche, elle peut accueillir deux familles. Elle
s’appelle Jugy. Ce sera nous et une
famille suisse francophone habitant au Brésil depuis 5 ans. Les Suisses ont un petit garçon de 4 ans qui aime
bien Thomas-Xavier et dans notre famille d'accueils il y a un petit garçon de 7 ans (Jefferson) que nous ne verrons pas beaucoup.
Pour nous rendre « chez-nous », il
faut monter pendant une bonne demi-heure dans l’île. C’est éprouvant, car le lac est déjà à 3827m
et la maison doit être à plus de 4000m.
En journée, le temps est relativement doux, il ne fait pas trop
froid. En soirée, ça se refroidit, mais
pas autant qu’en Argentine et au Chili.
Ici, nous sommes dans les tropiques (car nous sommes entre l’équateur et
le tropique du capricorne) !
Pour dîner, on nous sert une soupe de quinoa
avec des patates puis une assiette de fromage grillé avec … des patates et des
ocas (c’est très bon).
En après-midi, le groupe se retrouve pour une ascension
de l’île. Avant de monter, les enfants (vite rejoint par plusieurs adultes) auront eux le temps de jouer au soccer ensemble au centre du village. Un effort assez lourd à 4000 m. Thomas en eu mal à la tête lorsqu'est venu le temps de monter. Mais un peu de repos au sommet et tout allait bien.
Il y a 2 sanctuaires sur les 2 sommets (vers 4160 m.) Pachamama (terre-mère) et Pachatata (terre-père). Belle montée, encore éprouvante, mais avec de petites pauses, nous pouvons poursuivre. De là-haut, la vue est belle sur le lac, sur les aménagements en terrasse de l’île et sur le coucher de soleil. On cherchait ce qui caractérise (ou différencie) le paysage péruvien de ceux plus au sud. Eh bien ! c’est la marque de l’humain. Ici, les paysages ne sont pas sauvages, ils sont humanisés. Des sentiers de pierres, des terrasses de cultures, des stèles et portes en arcades.
Il y a 2 sanctuaires sur les 2 sommets (vers 4160 m.) Pachamama (terre-mère) et Pachatata (terre-père). Belle montée, encore éprouvante, mais avec de petites pauses, nous pouvons poursuivre. De là-haut, la vue est belle sur le lac, sur les aménagements en terrasse de l’île et sur le coucher de soleil. On cherchait ce qui caractérise (ou différencie) le paysage péruvien de ceux plus au sud. Eh bien ! c’est la marque de l’humain. Ici, les paysages ne sont pas sauvages, ils sont humanisés. Des sentiers de pierres, des terrasses de cultures, des stèles et portes en arcades.
En soirée, pour le souper, on nous offre une
soupe de maïs et de … pommes de terre ainsi qu’un plat de riz avec pommes de
terre et de matascas (autre légume racine) dans une sauce savoureuse. Ici, on aurait tendance à tout appeler
« pomme de terre » comme les Espagnols l’ont fait lors de la
conquête, mais les Quechuas sont fiers de dire que ce n’est pas des pommes de
terre.
Dans le fond de la petite cuisine, on aperçoit un homme qui mange dans le coin. C’est l’aïeul de la famille. Il aurait 115 ans. Ouais, il faudra se mettre aux patates si on veut vivre aussi vieux.
Dans le fond de la petite cuisine, on aperçoit un homme qui mange dans le coin. C’est l’aïeul de la famille. Il aurait 115 ans. Ouais, il faudra se mettre aux patates si on veut vivre aussi vieux.
Nous remontons vers notre petite maison sous
le magnifique ciel étoilé de l’hémisphère austral. Andrée, la belle-mère de Jugy, nous
accompagne et nous montre la constellation de la Croix du Sud.
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