lundi 23 avril 2012

« Je suis épatatée, ma vie ne mesure qu’un centimètre! » (Élodie)






Samedi dans la Quebrada Don Eduardo

Comme prévu, notre deuxième journée ici servira à explorer le parc national de Talampaya.  Il tient son nom de la rivière « au régime transitoire » qui le parcourt. 

Mais qu’est-ce qu’une rivière au régime transitoire?   C’est une rivière qui est asséchée la plupart du temps, mais qui devient torrentielle en quelques heures (et pour quelques heures) lors des averses. Et ça ne prend pas un déluge pour fermer le parc et bloquer les routes, car le sol désertique est très peu perméable et la pluie glisse vers les lits de rivières et canyons.  Il faut donc être attentif, car une pluie soudaine veut dire : on fout le camp avant de rester bloqué.

Pour terminer la mise en contexte, disons que ce parc, classé patrimoine mondial pour l’UNESCO, est l’unique témoin de la période du Trias, une période de développement de la terre où les dinosaures n’existaient pas encore (250 millions d’années).   On y a aussi fait quelques découvertes importantes de fossiles et pour cette raison, on y retrouve une belle collection de reproductions de dinosaures (comme au feu « Madrid »!, mais en plus « interprétatif »).
 
Le parc est à 45 minutes en voiture de Villa Union.  Le début sentier pour le Canyon et la Quebrada (les gorges) est à 5 minutes de l’entrée du parc en voiture.  Déjà, à cette distance, le paysage est saisissant.  On approche le site par le lit de la rivière.  Après quelques minutes, nous entrons dans les gorges et à chaque détour, derrière chaque massif ocre on découvre de nouvelles formes.  C’est un sentier incroyable, le plus beau qu’on ait eu la chance de parcourir depuis…. notre naissance! 
 
Il est intéressant aussi d’y découvrir la flore et ses adaptations à la vie désertique, comme cet arbre aux racines profondes conçu pour aller chercher l’eau en profondeur et résister aux crues torrentielles ou cet autre, aux feuilles minuscules, mais au tronc vert qui accomplit la photosynthèse.  On y a aussi vu un renard, des condors et une belle grosse araignée.

Les enfants s’amusaient dans ces gorges comme dans un labyrinthe.  Ça fait sans doute penser au décor du Far West américain transplanté sur mars!

La Quebrada Don Eduardo est, comme nous l’avons mentionné, un témoin du Trias.  Un témoin de la première partie du Trias pour être plus précis.  En observant les parois de plus près, en sédiments compactés de couleur rouge-ocre, on distingue bien les couches qui représentent l’évolution de la terre.  Chaque centimètre représente 100 à 150 ans d’évolution.  Trois à quatre mètres de sol compacté à 1 cm.  Par la signature des traces, on pouvait distinguer la nature du sol. Les cailloux signalent la présence d’une rivière constante, les sédiments pâles, la présence d’un lac et le reste… le sol de sable sec!

Cette randonnée de 3 heures est vraiment à ne pas manquer.  On a tellement aimé qu’on souhaite y retourner, mais cette fois, dans la version longue, 5 heures, qui nous permettra d’aller un peu plus loin dans le décor et le cañon de Talampaya !  Nous avons choisi d’y revenir parce que le sentier et le décor sont magnifiques et que les autres options (Cañon en minibus, vallée de la lune en minibus) sont … en minibus.  Nous, on aime mieux payer pour marcher que pour faire du minibus!



Dimanche, on découvre la Banda Florida et les collines pré-cordillère

notre excursion vue de google
Mais on est capable de marcher gratuitement aussi !  En effet, le lendemain, comme il avait plu un peu, on ne pouvait retourner au parc de Talampaya, alors on en a profité pour visiter ce qu’on avait dans notre cours.  Juste de l’autre côté de la rivière adossée à Villa Union, il y a des collines (celles qu’on voit de notre chambre) et un petit village appelé Banda Florida.  Une belle grosse marche de 6 heures en plus d’un bon piquenique à la place centrale de Villa Union et quelques pauses panoramiques. 



Cette promenade fut très enrichissante également.  Il a fallu traverser la rivière sur un petit pont de fortune, car elle était dans son état « transitoire » à cause des pluies de la nuit (les voitures passaient directement dans l’eau).  Ensuite, on a traversé le petit village rustique (plein de maisons en Adobe) pour nous rendre jusqu’à l’amphithéâtre naturel et au cimetière du village.  




Au sommet de la colline derrière l’amphithéâtre, lorsque nous avons regardé à l’horizon, de drôles de nuages ont attirés notre attention.  En y regardant de plus près, c’était plutôt le sommet enneigé d’une montagne :  La Famatina (« la plus haute chaîne de montagnes continentale du monde qui ne soit pas partie prenante d'une cordillère »).

Le beau petit cimetière adossé aux rochers est l’ultime demeure de la petite Martita, la momie d’une fillette que les gens de la région viennent implorer.

Ici, les perroquets ne sont pas dans les pet-shops.  On les voit perchés sur les fils électriques et se déplacer en bande.  Ça ajoute au cachet, avec tous ces cactus, ces fruits étranges et le rouge du sol et des montagnes.
 
Après cette longue marche, on mérite un peu de repos et pour souper : un Bife de chorizo (un gros « T-Bone ») et un Locro (un genre de soupe avec des morceaux de viande).  Miam!  Vous l’avez peut être lu quelques parts, mais la viande, c’est important pour les Argentins.  Alors on y fait honneur!  Et quand on marche au village, on sent partout les odeurs d’Asado (grillades/BBQ).  Ça sent l’Argentine!




Lundi.  Devoir et planification

Comme c’est encore incertain pour le parc, on en profite pour faire une journée de travail.  En avant-midi, du Français et des Math par les enfants.  En après-midi, on planifie nos prochaines étapes.  Pour souper, un autre Bife de chorizo et des Petchugas (poitrines) de poulet dans un resto à 10 minutes de l’hôtel.  Ce resto fait plutôt Gaucho (les cowboys argentins) avec ces chaises en bois massif et son sol en terre battue (rouge comme les montagnes). On y déguste de la bonne viande!

Au même hôtel que nous, il y a un couple de Québécois à la retraite.  Ils voyagent avec un guide.  Probablement très dispendieux, mais une belle façon de se déplacer et de découvrir le pays.  Ce sont nos premiers Québécois depuis le Guatemala (à part une dame croisée durant l’escale à l’aéroport de Lima).

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